— Auteurs : David Barrett, Jean-Pierre Bertrand, Marie de Brugerolle, Jean-Marc Bustamante, Pierre Coulibeuf, Jean-Pierre Criqui, Andreas Denk, Robert Fleck, Isabelle Gauderfoy, Ferdinand Gouzon, Isabelle Graw, Dr. Christoph Heinrich, Pernilla Holmes, Barbara Kruger, Jacinto Lageira, Catherine Macchi de Vilhena, Katrin Meier-Wohlt, Marie-Thérèse Perrin, Chloe Piene, Pascal Pique, François Piron, David Reed, Dr Rudolf Sagmeister, Didier Semin, Anne-Marie Schneider, Gertrude Stein, Jennifer Steinkamp, Philip Taaffe, Fred Tomaselli, Franz West
— Éditeur : Les Presses du réel, Dijon
— Année : 2005
— Format : 23 x 35 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleur et en noir et blanc
— Pages : 200
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-84066-141-1
— Prix : 15 €
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Présentation
Vertiges propose un tour d’horizon sélectif et subjectif des multiples manières dont l’art d’aujourd’hui peut apparaître comme une exploration de territoires psychiques aussi bien que visuels ou, plus largement, perceptuels.
Il existe mille et une variétés de vertiges. Le mot lui-même, du latin classique vertigo, désigne un mouvement de rotation, un tournoiement, par extension un étourdissement plus ou moins passager, mais nous renvoie également, sur le mode métaphorique, du côté de l’exaltation, de l’ivresse, de la fantaisie créatrice. Le vertige, qui ne laisse aucune chose à sa place et s’accompagne toujours d’un sentiment de démesure, partagera même à l’occasion quelque affinité avec la révolution, dans toutes ses acceptions.
Les artistes présentés cette année par le Printemps de septembre, figures singulières à l’écart des effets de mode, de groupe ou d’époque, incarnent ainsi tous une conception de l’art comme moment de déséquilibre et de remise en cause. Ils «fixent des vertiges», pour reprendre l’expression de Rimbaud à propos de sa propre alchimie du verbe, et travaillent à l’élaboration d’états mentaux, de cartographies imaginaires ou d’univers artificiels à travers lesquels est rendue sensible une certaine expérience des limites — limites des médiums, des coordonnées physiques et spatiales de l’œuvre, mais tout autant des registres iconographique et ornemental, déclinés selon l’étendue de leurs variations. Cette expérience est aussi celle qui est proposée au spectateur, sollicité en retour par diverses stratégies de déstabilisation.
C’est donc bien l’image, et toutes ses puissances de captation, qui est au cœur de cette édition 2005. À la gamme infinie des vertiges répond celle des moyens d’expression représentés, plus large que jamais : du dessin et de la peinture sous toutes leurs formes jusqu’à l’installation multimédia, en passant par la photographie, la sculpture et la vidéo. Sans attachement à une génération en particulier, mais avec la volonté d’exposer l’éventail des âges et des trajectoires personnelles sur lequel se fonde la situation contemporaine, Vertiges poursuit une idée de l’art à la fois dynamique, complexe et ouverte.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions — Tous droits réservés)