Communiqué de presse
Sylvaine et Arnauld de la Sablière
VertigesÂ
Depuis 1999, ces deux plasticiens ont choisi de réunir leur création. Hybride, celle-ci explore depuis, tour à tour, les champs liés à la trace, à la mémoire, à la temporalité. Pour leur exposition à l’Espace Eugène Beaudouin, ils ont choisi de présenter deux ensembles, l’un pictural, l’autre sculptural, dotés tous deux de poésie, d’étrangeté et de démesure.
Présentées dans la grande salle de l’espace, les «Nuits» — 300 encres sur papier — forment une sorte de météorologie quotidienne ou de cosmogonies changeantes, mouvantes au gré de la répétition des actes qui les ont fait naître. Restructurée pour l’occasion, cette salle accueille également une seconde installation cette fois sculpturale: une chaîne de personnages lilliputiens, de facture à la fois classique et fruste, modelés dans une terre légèrement chamottée. Assis à hauteur d’épaule sur une cimaise murale, ces derniers semblent en position d’attente ou de contemplation. Notons dans le dispositif de présentation choisi, la profonde distorsion entre une multitude sculptée «réaliste» et sa suspension dans un positionnement minimal.
Plongée dans l’obscurité d’une nuit bien réelle cette fois, la seconde salle propose, quant à elle, une file ininterrompue de personnages semblables aux précédents, non plus assis mais cheminant au ras du sol le long des plinthes, solitaires ou par groupes. Procession affairée, obstinée, théorie d’aveugles sans début ni fin, ils ne semblent avoir pour seul guide que les quatre murs de la salle.
Réclamant une participation active du visiteur, tantôt regardeur, tantôt regardé, tantôt géant tâtonnant et ignoré, cette exposition invite à la rêverie à travers les échelles bouleversées et le basculement des représentations.