Comme à chaque fois que Versailles organise une nouvelle exposition d’art contemporain, il se trouve une association de défense du patrimoine pour exiger le retrait des oeuvres. Après Jeff Koons et Takashi Murakami, c’était donc Bernar Venet et ses «ferrailles rouillées» les dernières cibles à abattre.Â
La colère de l’ARAP (Association des riverains de l’Avenue de Paris) était dirigée en particulier vers les deux arcs monumentaux implantés depuis peu sur la Place d’Armes et conçus par l’artiste comme un «encadrement» de la statue équestre du roi Louis XIV. Pour l’association, l’art contemporain est un parasite et n’a donc pas sa place dans ce site historique classé. Qu’à cela ne tienne: la requête en référé de l’association — exigeant le retrait de l’installation — a été rejetée mercredi par le tribunal administratif.
Se félicitant de cette victoire, le porte-parole de l’établissement Denis Berthomier est allé un peu loin: «Nous prenons acte que cette décision valide la politique culturelle de l’Etablissement public». Loin de corroborer les choix de Versailles en matière d’art contemporain — largement liés à la promotion du marché et aux amitiés de son président Jean-Jacques Aillagon — cette décision vient seulement entériner la légalité des installations de Bernar Venet.
Si on ne peut que se réjouir de voir l’art vivant dialoguer avec l’Histoire, l’établissement de Versailles devrait prendre exemple sur la politique que le Musée du Louvre mène actuellement en la matière, avec des choix artistiques véritablement cohérents et innovants. Comme le prouve l’actuelle exposition de Michal Rovner dans les salles du musée consacrées à l’archéologie orientale.
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