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Vernaculaires. Essais d’histoire de la photographie

Dans cet essai, Clément Chéroux s’intéresse à la photographie vernaculaire, qui est jugée illégitime par les grandes instances culturelles. L’historien démontre que ce type de pratiques, souvent réservées aux amateurs et à des fins utilitaires ont participé, à leur échelle, à écrire l’histoire de la photographie contemporaine.

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Présentation
Clément Chéroux
Vernaculaires. Essais d’histoire de la photographie

Quoi de commun entre un photographe qui essaye de capturer des fantômes, un expérimentateur qui tente d’enregistrer ses pensées en disposant une plaque sensible sur son front, un opérateur de fête foraine, un prestidigitateur en chambre noire, de joyeux amateurs et quelques chasseurs de reflets?

Rien si ce n’est leur appartenance à cette vaste catégorie photographique encore insuffisamment étudiée par les historiens du médium: celle du vernaculaire.

La photographie vernaculaire est le plus souvent appliquée ou fonctionnelle, c’est-à-dire utilitaire. La famille est l’un de ses principaux lieux de production ou de circulation, elle est donc aussi domestique.

Mais surtout, elle se situe hors de ce qui a été jugé le plus digne d’intérêt par les principales instances de légitimation culturelle. Elle se développe en périphérie de ce qui fait référence, compte et pèse dans la sphère artistique. Elle est l’autre de l’art.

En tant qu’historien, Clément Chéroux propose dans cet ouvrage, de revenir sur quelques unes de ces pratiques vernaculaires oubliées.

Elles deviennent autant d’occasions d’interroger le médium photographique.

«Bien qu’il soit possible de définir les traits caractéristiques de la photographie vernaculaire, elle demeure difficile à appréhender. Ceci probablement à cause du rapport d’ambiguïté, qu’elle entretient avec son autre, l’art — ou que celui-ci entretient avec elle.

Il faut en effet comprendre que si la plupart des photographies utilitaires ou domestiques ont été produites sans vouloir artistique, cela ne veut pas dire pour autant qu’elles soient totalement dénuées de qualités esthétiques.

Il faut également préciser qu’une photographie utilitaire ne devient réellement vernaculaire qu’à partir du moment où elle perd sa valeur d’usage initial.

La photographie vernaculaire répond à un mode d’«inemploi», elle est définitivement «hors service».»
Clément Chéroux

Clément Chéroux est historien de la photographie, docteur en histoire de l’art et conservateur au Centre Pompidou.

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