Communiqué de presse
Tomas Alonso
Variations on a Tube
NextLevel Galerie présente l’exposition personnelle du designer espagnol Tomas Alonso, intitulée «Variations on a tube», du 22 octobre au 24 décembre 2009.
Le design est plus fertile si l’on envisage d’abord d’y lire des questions. La dimension du travail de Tomas Alonso serait comprise comme différentes écritures d’un point d’interrogation. Les réponses (on ne peut s’empêcher de les chercher) sont aussi nombreuses que les variantes d’interprétation des propositions. Elles sont parfois paradoxales. Il faudrait croire toujours que la liberté est amie de la contradiction.
Morceau de meuble, le tube semble ici tourner autour de son propos comme un trombone torturé. Il ne l’atteint jamais vraiment, tandis qu’il le soutient physiquement (le design aime la structure). D’ailleurs, il reste entier, comme s’il tenait, de cette manière aussi, à marquer sa distinction. Ce tube est partout la section d’une pièce unique, sans soudure, assemblage, ni rupture autre qu’une succession de cintrages. Un noeud en voie d’émancipation.
Squelettique en regard des volumes qu’il accompagne (le corps du meuble, l’intérieur domestique lui‐même), le tube se pose en greffe. C’est d’une prothèse historique qu’il s’agirait avant tout. Dans une démarche qui suivrait la ligne sinueuse du tube (de Weimar à Milan, avec étapes), le tube a entre temps égaré ses accents outrageants. S’il n’est plus associé à la plomberie ou au guidon de vélo ‐ autrefois obscène pour le bourgeois hors ces emplois modestes ‐ il reste toujours lourd des promesses de la modernité.
Sur cette carte‐là (celle d’un temps plus que d’espace), le tube dessine des artères et des routes. Ses gradations chromatiques n’y marqueraient plus une hiérarchie de liaisons. Ce design invoquerait une idéologie d’autoroute ‐ l’efficacité d’une liaison aussi rapide que possible entre un point A et un point B ‐ pour proposer, en fin de compte, un spectre de différentes routes départementales ‐ le choix d’une richesse de parcours plutôt que celui de la vitesse. Ces tubes sont autant de détours (le design entretient avec le détour une relation adultère essentielle).