La colère irraisonnée des catholiques a eu raison de la photographie d’Andres Serrano, Piss Christ: le 17 avril 2011, à 11h30, plusieurs jeunes portant des lunettes de soleil se sont infiltrés dans le bâtiment de la collection Lambert, ceinturant les gardiens et détruisant l’œuvre à coups de marteau. Loin de se contenter d’une seule cible, ils ont également vandalisé une autre photographie de Serrano. Les malfaiteurs, qui ont pris la fuite, seraient proches des associations ultra-catholiques qui, depuis plusieurs semaines et sur fond de racisme, orchestrent la polémique contre Piss Christ.
Pendant qu’Yvon Lambert déplore «l’ignorance hallucinante de ces gens», Éric Mézil, directeur de la collection, ne compte pas céder aux pressions: «Il ne peut-être question pour nous de céder à une injonction moyenâgeuse. Dès mardi, le public pourra apprécier la barbarie commise par les extrémistes».
C’est toujours avec beaucoup d’émoi et de tristesse qu’on annonce le vandalisme d’une œuvre d’art. Non seulement c’est une atteinte à la liberté d’expression qui est un des droits fondamentaux de l’homme, et de l’artiste en particulier. Mais c’est aussi une perte irréversible, qui prive le public de la jouissance d’une œuvre dans le temps présent et dans la postérité.
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