Par Marguerite Pilven
Valérie Siréra travaille par superpositions d’image. Leur construction s’opère par strates successives « posées les unes sur les autres, par-dessus, en dessous ». L’artiste initie ainsi un voyage mental par lequel le éléments d’une image se transforment en autant de lignes de fuite possibles pour son imaginaire.
En retravaillant une photo par le biais du numérique, Siréra cherche en fait à prolonger sa relation à l’image, en lui donnant la forme d’une promenade onirique, guidée par les hasards et les surprises de la retouche.
Les compositions se présentent comme autant d’espaces colorés all over invitant le spectateur à dériver lui aussi vers une expérience contemplative. Des silhouettes apparaissent souvent sous la forme d’ombre, comme les spectres d’une image ensevelie.
Des effets de transparence animent plastiquement l’image et rendent sensible son mode de construction par strates. Leur luminosité particulière introduit au registre de l’évasion et de la rêverie psychédélique, et d’autant plus lorsque Siréra fait danser l’image en l’animant d’un mouvement tourbillonnaire.
Ce libre jeu de l’hybridation et des métamorphoses lui permet finalement de développer une relation d’ordre dynamique à l’image, toujours vécue comme le point de départ d’un voyage intérieur, une occasion d’explorer son imaginaire propre et de le partager avec autrui.