Pouvoir(s)

L’exposition « Pouvoir(s) » au Centre Photographique Marseille fait dialoguer des œuvres majeures de la collection du centre signées Valérie Belin, Patrick Faigenbaum, Barbara Kruger, Andres Serrano ou Pierre Gonnord avec des œuvres d’artistes émergents autour des notions de pouvoir, de contre-pouvoir, de majorité et de minorité, de séduction, de dissidence et de collaboration, de marginalité et d’avant-garde.

« Pouvoir(s) – Domination, engagement, séduction. » au Centre Photographique Marseille

Sous-titrée « Domination, engagement, séduction. », L’exposition réunit les œuvres d’artistes qui ont en commun d’utiliser l’image pour l’image, que ce soit par représentation directe, par réinterprétation ou par critique ouverte, toujours dans le but de dénoncer, désarmer ou sensibiliser. Chaque œuvre y est présentée comme une étape dans un parcours qui met en lumière les diverses facettes des situations dans lesquelles s’exercent les différents types de pouvoirs. On y rencontre autant les icônes du pouvoir que leurs victimes anonymes.

Les notions de pouvoir(s), de séduction, de dissidence dans la photographie

Le célèbre cliché La Madone de Benthala, 23 septembre 1997, d’Hocine est une véritable icône moderne. Immortalisant la douleur d’une femme au lendemain d’un massacre de civils à Bentalha, à une trentaine de kilomètres d’Alger, il reprend de façon frappante tous les codes de l’iconographie chrétienne de la douleur et devient rapidement une image majeure dans l’histoire de la photographie de guerre. La photographie Frida Kahlo on Bench, prise par Nickolas Muray en 1939, un des exemples des nombreux portraits réalisés par le photographe hongrois au cours de sa relation avec la peintre mexicaine documentent la construction de la forte identité de cette dernière.

Photographies d’Hocine, Valérie Belin, Barbara Kruger

La photographie intitulée Diane de Poitiers de Valérie Belin, fait partie de la série des Acteurs, une série qui, destinée à être montrée dans des caissons lumineux, a été conçue en comme une installation et dans laquelle l’utilisation de la couleur s’est pour cette raison imposée. Un photomontage sans titre de Barbara Kruger associe l’image d’un visage de femme à la beauté parfaite et stéréotypée, mais coupé en deux entre la photographie et son négatif, et un slogan apparemment banal : « Savoir c’est pouvoir ». L’œuvre renvoie à l’expérience personnelle de l’artiste elle-même et à son parcours en tant que femme dans les milieux majoritairement masculins de l’art conceptuel et du monde publicitaire des années 1980, en même temps qu’elle met en garde contre les clichés de l’histoire.