Communiqué de presse
Pierre Beloüin, Nicolas Ledoux
Vague froide
Vague froide est la traduction plate et grinçante de « cold wave » –mouvement musical désespéré des années 1980– mais aussi le nom de l’exposition de Pierre Beloüin & Nicolas Ledoux qui abordera en contre-plongée la question du temps qui passe, l’impossibilité d’échapper à son époque en restant vivant et l’épuisement par le sac et le ressac des icônes, de la musique, de l’Histoire et des histoires de l’art….
Mi Gilbert & George, mi Donald & Judd, les deux artistes interviennent en duo et en solo, sans réelle distinction, mixant anciennes et nouvelles pièces, transférant de l’un à l’autre valeurs et expériences, pièges et pièces.
Ils pratiquent le vague pour échapper à la vague, expérimentent le flou, le « sans importance » comme réponse à la professionnalisation et à la financiarisation du monde de l’art: une image redimensionnée, extraite d’un disque dur parmi des milliers; une vidéo réactivée, prise dans la nuit à tout hasard pendant un voyage en bateau; des mails vantant des jeunes filles de l’est qui arrivent de nulle part, réagencés; des tableaux réanimés; un mur sur une autoroute; des échos de chansons, une silhouette; une voix off déroulant les arguments marketing d’un fond d’investissement sur l’art… Et pourtant…
Ce qui est vu n’est pas forcément ce que montrent les artistes. Ils demandent alors au spectateur du temps, de la persistance, une mise à distance et un peu de résistance. Ils privilégient les questions aux réponses, malmènent les objets d’art et interrogent le statut de l’Å“uvre. Ils laissent imaginer ce qui est entre, ce qui est caché, au risque de décevoir. « Vague froide » comme la viande ou la douche….
Le « dépassement de l’art », cher à Guy Debord, n’a pas eu lieu. Pierre Beloüin & P. Nicolas Ledoux ne s’y risquent pas mais font avec, braconnent et sapent. Ils défendent une économie de moyen, d’outils et de formes, dans un souci de respect et de recyclage afin de lutter contre la pollution artistique et la disparition du monde!
critique
Vague froide