Cory Arcangel, Damien Aspe, Claude Closky, Serge Comte, Daniel Firman, Valéry Grancher,
Pierre Huyghe, Space Invader, Djamel Kokene, Miltos Manetas, M/M, Philippe Parreno, Bruno Peinado.
V.01 ß
Les oeuvres réunies dans cette exposition sont de véritables mutants, hybridant langage, données, flux et modélisations. Cette exposition scanne les signes informatiques dans le vocabulaire commun des arts plastiques.
Elle offre un parcours sur la transformation de notre société sous l’effet de l’informatisation de notre réalité.
Ces dernières décennies, sous l’habit de la globalisation, l’informatique a contaminé tous les champs de l’activité humaine.
Le phénomène de globalisation économique et culturel modifie considérablement nos sociétés par un accroissement et une accélération des échanges entre les pays occidentaux, les puissances asiatiques et les nouvelles puissances émergentes.
Au coeur de ce mouvement mondial des sociétés, se placent les systèmes d’information. La question que nous sommes logiquement en droit de nous poser est celle de l’impact de l’informatisation sur la société, nos modes de pensée et plus particulièrement sur l’art.
Comment ce champ de l’intelligence et de la sensibilité humaine réagit à cette contamination et à cette infiltration ?
Les systèmes d’information sont aujourd’hui les moyens d’organisation et de véhicule de l’information (moyens de communication) mais aussi l’ensemble des ressources organisées (collectes, stockages et traitement de l’information). L’informatique joue ici un rôle central qui a conduit en 30 ou 40 ans à une modification considérable de notre rapport au monde.
Le modèle économique mis en place dans les années 1970, basé sur des logiques de sous-traitance et de post production, a influencé toute une génération d’artistes dans les années 1990.
Une forme singulière d’art est justement apparue, utilisant comme support les réseaux informatiques, leurs protocoles ou les logiciels de traitement de l’information (texte et image).
Appelé Net Art, ce « mouvement » disparate distinguait deux approches principales : l’une s’appuyant sur les protocoles informatiques, prolongeait l’aventure de l’art conceptuel ; l’autre partait dans un développement de l’outil technologique dans des dispositifs où les notions de performance et de démonstration techniques étaient la finalité.
Si ces derniers partisans de l’outil technologique inscrivent toujours leur travail dans une course aux nouveautés et aux démonstrations techniques, les artistes de la première ligne conceptuelle se sont peu à peu détournés de l’outil informatique lui-même.
Ils ont rejoint des pratiques plus traditionnelles et plus largement partagées (peinture, sculpture et installation) avec une approche qui témoigne de l’infiltration informatique du monde.
Il n’y a pas chez eux de recherche de démonstrations techniques mais une interrogation sur les changements de mode de pensée et d’approche de la réalité à la suite de l’informatisation de tous les domaines d’activité de l’homme.