Communiqué de presse
Charles Sandison
Utopia
Utopia (dérivé du grec «ou» pour «non» et «topos» pour «lieu» peut se traduire littéralement par endroit parfait, fictif, non-réaliste) est une île imaginaire, dépeinte par Sir Thomas More dans un texte publié en 1516 comme un système social, juridique et politique parfait. Dans un sens péjoratif, elle fait référence à une société qui est peu réaliste. Elle a aussi été utilisée pour décrire des communautés fondées dans l’objectif de créer une société idéale.
L’artiste Charles Sandison combine langage, architecture et technologie pour créer des installations projetant des données en immersion dans le lieu d’exposition, plaçant le spectateur au centre d’un univers mouvant, constitué de mots, de signes et de personnages. La structure grammaticale est modifiée par les mouvements et les interactions suscités entre les textes produits par ordinateur. Les récits visuels complexes qui existent le plus souvent uniquement pendant un court instant invitent le spectateur à percevoir l’œuvre d’art comme une idée captive d’un temps donné.
L’œuvre s’articule en temps réel. À chaque instant, elle tente d’explorer la probabilité mathématique pour la société d’exister sous la forme d’une utopie. De la même manière que les analystes utilisent les capacités de l’ordinateur à fin de prévoir les perspectives du marché boursier ou de prédire le temps, l’œuvre calcule la possibilité pour des valeurs humanistes, sociales, démocratiques et religieuses de devenir mutuellement compatibles afin de créer une utopie contemporaine. Six éléments, représentant les six concepts utopiques imaginés par Thomas More, sont en constant dialogue et évolution, occupant la galerie par leurs projections, dérivant à travers les murs, entrant en collision, s’entrelaçant et se réfutant. De temps à autre, des pans de la projection se perdent, s’éloignent et deviennent brièvement indépendants avant de disparaître. Jamais deux moments ne sont identiques en raison des interactions et des affrontements entre les éléments. La surface entière de la galerie devient un écran panoramique permettant aux projections de textes générés numériquement de se déplacer librement au sein de l’espace. Le mouvement des mots est dirigé par des programmes informatiques d’algorithmes génétiques établis par l’artiste. Les six travaux communiquent les uns avec les autres par l’intermédiaire d’un réseau sans fil produisant une signature-radio qui se prolonge en dehors du bâtiment permettant à l’œuvre de dériver de façon indicible dans les rues environnantes.
critique
Utopia – Charles Sandison