PHOTO

Untitled 2010

Tomo Savić-Gecan conçoit des œuvres qui, littéralement, prennent corps entre le présent et le futur, entre l’ici et l’ailleurs, entre un espace public et un autre, entre l’esprit du spectateur et le lieu institutionnel de l’exposition.

Information

  • @2010
  • 2978-2-91570-422-8
  • \12€
  • E60
  • Znon
  • 4français/anglais
  • }150 L - 210 H

Présentation
Tomo Savic-Gecan
Untitled 2010

Tomo Savić-Gecan conçoit des œuvres qui littéralement, prennent corps entre le présent et le futur, entre l’ici et l’ailleurs, entre un espace public et un autre, entre l’esprit du spectateur, où que ce dernier se trouve, et le lieu institutionnel de l’exposition, qui pourrait bien se produire dans un endroit différent.

C’est le cas lorsqu’il invente une situation dans laquelle le spectateur d’une exposition qui a pour thème « l’économie » doit fixer le prix d’entrée de celui ou de celle qui lui succède immédiatement –Untitled, 2000. Ou encore, lorsqu’une phrase inscrite sur le mur du lieu d’exposition rappelle que le nombre de visiteurs pénétrant à cet instant dans un centre d’art à Amsterdam a un impact sur une piscine publique de Tallinn (laquelle, programmée pour recevoir l’information en temps réel, modifie sa température en conséquence) –Untitled, présenté à la Biennale de Venise, 2005.

Pour la programmation Satellite, l’artiste présente une œuvre nouvelle en deux parties, l’une située à l’intérieur du Jeu de Paume, l’autre –qui est son reflet exact– dans un second lieu institutionnel, la Kunsthall de Bergen en Norvège. Ces deux parties proposent la fidèle reconstitution d’un espace réel du Jeu de Paume, avec toutefois une modification aussi minime que cruciale: dans chaque salle, l’un des murs est conçu de sorte à bouger avec une extrême lenteur. Au travers de cet infime rétrécissement, chaque pièce est effectivement le miroir de l’autre, le mouvement de la première salle étant, après un bref délai, déclenché par les visiteurs de la seconde.

Le « contenu » de la pièce dont il ne reste plus que le volume correspond au conventionnel « cube blanc » institutionnel revisité par l’artiste, ici dédoublé et traité de sorte à suivre quasi monstrueusement (avec un sentiment chaque fois accru de claustrophobie) l’action de son double, à l’autre bout de l’Europe.

Liant deux institutions et deux publics (dont certains membres pourront n’avoir pas conscience que leur entrée dans un lieu a des conséquences ailleurs), l’intervention architecturale de Tomo Savić-Gecan s’inscrit dans le goût de l’artiste pour des œuvres visionnaires créant une expérience esthétique au travers d’espaces et de temps distincts.