DANSE | SPECTACLE

Until the Lions

05 Déc - 17 Déc 2016
Vernissage le 05 Déc 2016

Until the Lions, spectacle d’Akram Khan présenté par le Théâtre de la Ville, est adapté de l’épopée du Mahabharata. L’harmonie de la danse et de la musique donne toute son ampleur à ce récit mythologique, et révèle l'opposition des genres, du masculin et du féminin, au rythme du kathak, la danse traditionnelle indienne réinventée par Akram Khan.

Spectacle d’abord créé à Londres avant d’être produit dans diverses salles en Europe, Until the Lions est pour Akram Khan un véritable retour à la source vive de la culture indienne et un rappel de son parcours personnel. Si Akram Khan fit adolescent ses grands débuts sur scène sous la direction de Peter Brooks, dans son adaptation du Mahabharata, Until the Lions prend pour thème ce même poème épique.

Du Mahabharata à Until the Lions 

Texte essentiel de l’hindouisme naissant et origine de la littérature indienne, le Mahabharata conte les rivalités entre deux familles dont les princes se réclament descendre d’une même lignée, celle de Bharata. Dans cette geste épique, les personnages masculins sont omniprésents alors que les héroïnes féminines, malgré leur présence décisive, semblent plus effacées. C’est un tel déséquilibre entre héros et héroïnes qui a retenu Karthina Naïr, auteur du livre Until the Lions: Echoes from the Mahabharata et du scénario du spectacle, dont l’intention a été de s’attacher à valoriser les personnages féminins du Mahabharata.

Until the Lions

Directement inspiré de l’ouvrage de Karthina Naïr, Until the Lions se présente d’abord sous la forme du récit du destin tragique de la princesse Amba, jouée par Ching-Ying Chien. Enlevée par le guerrier Bheeshma (interprété par Akram Khan) le jour de ses noces, Amba ne peut plus donc se marier. Déshonorée et criant vengeance, elle se suicide et renaît en la personne de Shikhandi (Christine Joy Ritter), laquelle a le pouvoir de changer de sexe pour affronter en combat singulier Bheesma.

Sensible à la complexité d’un personnage comme Shikhandi, Akram Khan a non seulement choisi de mettre en scène dans son spectacle « les personnages féminins (qui) sont souvent des héroïnes incomprises, modèles de force et d’imagination dans leur capacité à résister », mais d’examiner « la notion et l’expression physique des sexes. » Ainsi, le kathak, cette danse indienne traditionnelle intense et frénétique, lui permet-elle d’atteindre cette fin, comme le montrent les duos au sol formés successivement par Akram Khan et ses deux partenaires, métaphores dansées des rapports contrariés entre Bheesma et la princesse Amba, et du combat final que livre sa réincarnation masculine.

Dans sa chorégraphie et sa mise en scène, Until the Lions restitue avec force et simplicité la puissance évocatrice de la mythologie. Les interprètes se déplacent sur une scène qui n’est autre qu’un large tronc d’arbre aux veines concentriques apparentes, symbolisant la renaissance et la circularité du temps, alors que quatre musiciens et chanteurs (Sohini Alam, David Azurza, Yaron Engler, Vincenzo Lamagna) accompagnent leurs actions au rythme des percussions indiennes, de chants en ancien français, et de complaintes arabes.

 

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