Une nuit

Présentation
Thomas Schmitt
Une nuit

A trois reprises déjà depuis 2002, principalement (mais non exclusivement) à Paris, le collectif Une Nuit à pris l’initiative de recouvrir d’affiches exécutées en atelier plusieurs centaines de panneaux publicitaires «4 par 3». Ce livre se veut le compte rendu aussi exhaustif que possible de ces manifestations. En plus de l’archive photographique, seule trace restante d’un effort destiné à la destruction, Une Nuit, le livre, rassemble les quelques documents qui permirent l’organisation — largement décentralisée et autogérée — des trois opérations.

Les collages d’Une Nuit sont la concrétisation dans l’espace public d’une ambiance créée au fil des semaines par les rencontres spontanées de dizaines de situationnistes. A la logique guerrière de cible et d’impact des campagnes publicitaires, le collectif a répondu par l’excentricité, la vie, la fête. A l’origine, un premier lieu de rencontre, La Place sans Nom (située à l’intersection des rues Oberkampf et Saint Maur) remplit la fonction de forum. C’est là, à partir d’avril 2000, que se produisirent par un hasard de plus en plus provoqué, les premiers échanges. C’est là, à l’occasion de rendez-vous toujours plus réguliers, que s’élaborèrent les premières étapes d’un processus d’ambition croissante. D’abord sauvagement défriché par les action de l’internationale échantillonniste, le double panneau attenant au mur du café Charbon devint une surface accueillante pour un premier cycle de collage baptisé Implosion/Explosion. Puis, l’enthousiasme dépassant largement la capacité de cette unique fenêtre de visibilité, la nécessité d’une action de plus grande envergure se fit assez urgente pour susciter le désir d’une première Nuit le 24 mai 2002 puis d’une seconde le 9 mai 2003 et d’une troisième le 20 mai 2005…