Nadia Vadori-Gauthier
Une minute de danse par jour
En janvier 2016, cela fera un an depuis les attentats de Charlie Hebdo et un an que Nadia Vadori-Gauthier s’est engagée dans un acte de résistance poétique qui consiste à agir au quotidien une présence sensible dans le monde: elle danse environ une minute tous les jours dans les états et les lieux dans lesquels elle se trouve, et poste une vidéo en ligne de cette minute de danse le jour même.
Ce projet micro-politique est également inspiré d’une phrase de Nietzsche («Et que l’on estime perdue toute journée où l’on n’aura pas dansé au moins une fois») et d’un proverbe chinois qui dit «Goutte à goutte l’eau finit par traverser la pierre». Cela signifie qu’une action minime et répétée peut finir par avoir un grand effet. La goutte d’eau, ce sont les danses, interstitielles, sans armes ni boucliers. La pierre, c’est un certain durcissement du monde (communautarismes, hiérarchies, consumérisme, dogmatisme), la désolidarisation d’avec la nature et le manque d’une dimension poétique active au quotidien.
Chaque jour, depuis janvier 2015, Nadia Vadori-Gauthier danse comme on manifeste, pour œuvrer à une poésie vivante, déplacer les lignes, faire basculer le plan ou osciller la norme. Dans la circonstance ce n’est pas tant la danse en elle-même qui est importante, mais la relation qu’elle permet, ce qui se crée, ce qui est mis en jeu.
A l’occasion de cet anniversaire, Nadia Vadori-Gauthier propose une série de projections d’une sélection de ses minutes de danse, suivie d’une rencontre en présence du danseur et chorégraphe français Daniel Larrieu.
Repères biographiques
Formée à la danse, aux arts de la scène et de l’image, spécialisée dans diverses pratiques du mouvement (danse, éducation somatique, mouvement authentique, yoga), Nadia Vadori-Gauthier fonde ses recherches artistiques et théoriques sur son expérience somatique. Après huit années de compagnie chorégraphique (elle est l’auteur de 7 pièces), Nadia Vadori-Gauthier dirige aujourd’hui les recherches du Corps collectif, laboratoire artistique et groupe de performance, questionnant les frontières entre l’art et la vie, le visible et l’invisible, le mouvant et la forme.
Informations
Atelier de Paris-Carolyn Carlson
Samedi 9 janvier 2016, Ã 19h