ART | EXPO

Une machine désire de l’instruction comme un jardin désire de la discipline

07 Mar - 04 Mai 2014
Vernissage le 06 Mar 2014

L’exposition examine les mécanismes qui fondent l’Europe moderne et capitaliste en reliant faits historiques et conséquences actuelles. Les œuvres présentées permettent de mieux appréhender l’actualité de ces questions et nous invitent, par la même occasion, à reconsidérer nos certitudes euro-centrées.

Maria Thereza Alves & Jimmie Durham, Harun Farocki, Patrick Keiller, Anja Kirschner et David Panos, Candice Lin, Olivia Plender, Xabier Salaberria, Jorge Satorre, Klaus Weber
Une machine désire de l’instruction comme un jardin désire de la discipline

Cette exposition, dont le titre est emprunté à une œuvre de Jimmie Durham datant de 1996, examine certains mécanismes d’introduction de pratiques de contrôle social, qui peuvent être conçus comme des formes de colonisation interne et, qui furent nécessaires au développement de l’économie capitaliste dans le projet moderne européen. Ces processus s’accompagnèrent de l’intériorisation d’une conception de plus en plus mécanisée du corps, de la société et de l’ordre politique. Mais aussi d’une résistance populaire à la soumission qu’impliqua dans de nombreux cas l’uniformisation propre à l’instauration des premiers États-nations.

Appropriation et accumulation des terres, homogénéisation culturelle et religieuse, organisation pyramidale des autorités politiques territoriales, contrôle de la sexualité et de la reproduction, et organisation de la main d’œuvre — autant des formes de colonisation à différents niveaux, qui furent introduites au nom d’un principe idéologique reposant sur les couples antagonistes nature/être humain, corps/âme-raison.

Cette méga-machine moderne capitaliste est contrebalancée, ralentie, et parfois rendue inefficace par des assemblages d’éléments humains et non-humains, de subjectivités collectives, ou de réseaux composés d’éléments divers. Elle peut donc être déconstruite, si l’on questionne et met en évidence son caractère mystique.

Les œuvres présentées — dont certaines permettent de comprendre l’actualité de ces questions — ne constituent pas les illustrations littérales d’une thèse historique. Récits documentaires (Harun Farocki), discours anthropologiques (Maria Thereza Alves & Jimmie Durham, Jorge Satorre) et propositions métaphoriques (Candice Lin, Klaus Weber) se mêlent pour mieux déconstruire les certitudes euro-centrées. Elles les abordent selon le principe de contiguïté, échappant ainsi à toute formulation définitive ou logique qui chercherait à endoctriner le visiteur.

D’après un texte de Catalina Lozano

Commissariat
Catalina Lozano

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