Rita Quaglia
Une hypothèse de réinterprétation
Un jour, Rita Quaglia voit une pièce chorégraphique de groupe qui la touche profondément et décide de mettre en scène sa propre expérience de spectatrice.
Durant un certain temps, elle cherche les financements, mène l’enquête, recueille les témoignages de la plupart des interprètes, collecte les partitions et surtout évite de revoir la pièce afin d’en conserver la première impression fugace. C’est avec sincérité et sensibilité que Rita Quaglia retrace, joue et fabrique sur le plateau sa rencontre avec cette œuvre dont on saura, par ses évocations minimalistes, très peu de choses. La parole est là , le corps aussi mais ils dialoguent et évoluent ailleurs, dans un autre espace scénique désormais sans limite, celui d’une représentation passée. Chaque spectateur possède son émerveillement. Des réminiscences secrètes deviennent des instants de partage. Ce projet singulier attise la curiosité, ouvre un registre inédit et donne de l’épaisseur à une réflexion sur la danse, qui loin d’être cynique, se confronte avec courage à la sensibilité.
«Cette hypothèse de réinterprétation à échelle réduite, en jouant entre la forme d’un documentaire et celle de la performance, voudrait relever le défi d’une écriture «monodique» suffisamment évocatrice d’une œuvre qui avait été conçue pour plusieurs interprètes et en même temps remettre en question les différents types de relations possibles que l’on entretient face à la création en tant qu’interprète, spectateur et auteur. Occuper l’espace scénique dans la double posture d’interprète et spectateur, faire de l’espace du regard et de l’espace de la performance un seule et unique lieu, transmettre à la fois une expérience forte de spectatrice et le désir d’une interprète, la nécessité de ce projet voyage entre ces trois enjeux.» Rita Quaglia