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Une esthétique de l’outrage?

Tout au long du XXe siècle, des artistes et des écrivains, notamment en relation étroite avec l’émergence des avant-gardes, pratiquèrent au travers de leurs manifestes et de leurs créations un art de l’outrage. En analysant quelques exemples significatifs, il s’agira donc pour les auteurs d’esquisser ce qui pourrait être une authentique esthétique de l’outrage.

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Communiqué
Jean-Marc Lachaud, Olivier Neveux
Une esthétique de l’outrage?

Face à des productions scandaleuses, les critiques usent aisément d’un vocabulaire adapté en les qualifiant d’impertinentes, d’irrévérencieuses, de blasphématoires, de sacrilèges, voire de subversives. Certes, régulièrement, ces propositions dont les auteurs revendiquent le caractère radical font l’objet de polémiques. Certaines d’entre elles se confrontent à des procédures d’interdiction.

Comment appréhender et comprendre ces foucades artistiques? Comment approcher leur éventuel (relatif?) potentiel critique? Comment distinguer les démarches et les œuvres qui répondent simplement aux exigences du spectacle et celles qui, malgré tout (tout en évaluant le risque d’être récupérées), relèvent franchement d’un parti pris rebelle? Mais encore, franchir les limites et bafouer les valeurs suffit-il pour déstabiliser les idées reçues et convenues, pour fragiliser l’ordre existant, pour faire que l’art échappe à ce que Noam Chomsky appelle la «fabrication du consentement»?

Au-delà, en invoquant une absolue liberté artistique, les artistes peuvent-ils s’affranchir de toute loi et de toute morale, se prévaloir du principe d’irresponsabilité? En analysant quelques exemples significatifs, il s’agira d’évaluer les enjeux liés à de tels parti pris et, en pointillés, d’esquisser ce qui pourrait être une authentique esthétique de l’outrage.

SOMMAIRE

— Les derniers outrages au théâtre de l’impossible (Cécile Croce)
— Opalka, outrage au temps qui passe (Izabella Lubiniecka)
— Tania Bruguera Cocaïne Controverse (Florent Schmitt)
— Le Sida ou la morsure du serpent Sans titre, Sang titre, Cent titres (1995) de Bruno Pelassy (Marie Canet)
— Arts contemporains et pornographie: vers une transgression des limites? (Jean-Marc Lachaud)
— «Shit!» (variations pornographiques) (Francesco Rubino)
— Drague et amour. Sur www.webcam de Lionel Soukaz (Olivier Neveux)
— Pose et outrage dans la photographie «obscène» (Frédéric Tachou)
— Notes introductives au travail de Masao Adachi (Nicole Brenez)
— Outrage au commanditaire: Le rapport Darty Anne-Marie Miéville & Jean-Luc Godard (France-Suisse, 1989, 41’, vidéo) (David Faroult)
— Outrage au «bon sens»: l’exemple de Umiliati de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub (Thomas Voltzenlogel)

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