Daniel Soutif, Phillip M. Jones, Bruno Decharme
Undiscovered Geniuses
Rarement une œuvre d’art brut comme celle de Mary T. Smith n’avait affirmé, avec autant d’intensité, le caractère indissociable de la vie et de la création. Et, on ne peut qu’être ému par la dimension solaire de ses peintures, de la part d’un être qui eut à subir toutes les humiliations de la pauvreté, du racisme, du fait d’être une femme, et qui plus est handicapée.
Si, à cause de sa surdité, elle s’était dès sa jeunesse réfugiée dans une pratique acharnée du dessin à même le sol, à l’âge de 80 ans elle improvisa une forme de patchwork visuel à l’échelle de son jardin et de sa propre maison.
Dans ses peintures, les têtes imposent leur présence et ressemblent à des soleils aux formes naïves, ponctuées d’inscriptions graphiques. L’improvisation formaliste de lettres et de mots joue comme des éléments d’un design intégré aux dessins. Elle évoque les techniques utilisées par les quilteuses afro-américaines depuis les premiers temps de l’esclavage.
La peinture de Mary T. Smith recourt, également, à une multiplicité de couches avec des fonds aux couleurs primaires. Elle utilise cette palette vive avec seulement deux ou trois couleurs étalées en aplats généreux.