Cela fait maintenant plus de vingt ans que Monika Brandmeier travaille un langage qui cultive la simplicité des formes et l’intégration des espaces vides. Elle construit ses sculptures à partir d’éléments aux géométries assez basiques et n’hésite pas à confronter les matières et les résistances, utilisant le caoutchouc, le verre, la plaque de fer ou le papier. Elle travaille la ligne mais aussi tout particulièrement le rendu des surfaces et l’intensité colorée.
Synthétique, son regard se concentre sur la simplification des formes et la manière dont elles vivent dans l’espace. Outre le travail sur la matérialité des objets sculpturaux, elle donne la part belle aux espaces intermédiaires considérés comme aspects contenus de l’Å“uvre, s’intéressant aux point de rencontre et de connexion entre les éléments.
Tout travail de sculpture se construit autour des notions de plein et de vide. Mais ce qui caractérise le travail de Monika Brandmeier, c’est l’importance donnée aux vides et à ces espaces découpés entre les murs de la pièce et les Å“uvres qui y prennent place. Travaillant sur l’espace, elle crée des formes qui viennent le découper, le traverser ou se tenir tout contre, en établissant une relation particulière aux murs et au sol de la galerie.
Le lieu où vit la sculpture est intégré à l’Å“uvre, le point de contact avec les murs est capital. Monika Brandmeier donne une place primordiale à la mise en situation de ses sculptures, dans le sens qu’en montrant son accrochage, elle donne à voir la posture de l’objet. La manière dont une chose repose sur le sol ou se tient par rapport aux murs témoigne d’une attitude propre à l’œuvre.
Ce sont ces questions de l’être là et de la posture des corps qui sont également en jeu dans la vidéo exposée ici. Incluant la notion de mouvement à son propos, Monika Brandmeier centre son objectif sur les choses qui tombent et reposent sur le sol, en faisant également intervenir l’humain et opérer un déplacement de gravité du sol aux murs verticaux.
— Monika Brandmeier, Clips, 2007. Aluminium et caoutchouc. 60 x 23 x 25 cm
— Monika Brandmeier, Punkt, 2007. Aluminium. 5 x 184 x 16,3 cm
— Monika Brandmeier, Umlaufbahn-Essex Street, 2008. C-print. 123 x 170 cm
— Monika Brandmeier, Grünes X, 2010. Bois, caoutchouc et aluminium. 75 x 130 x 5 cm
— Monika Brandmeier, Ohne Titel, 1991. Bois et papier. 65 x 110 x 40,5 cm
— Monika Brandmeier, Ohne Titel, 2010. Bois, zinc, acier et caoutchouc. 150 x 220 x 90 cm