— Éditeur(s) : Desclée de Brouwer, Paris
— Collection : Art & Esthétique
— Année : 2002
— Format : 20,50 x 13 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Page(s) : 208
— Langue(s) : français
— ISBN : 2 220 05056 4
— Prix : 15 €
Avant-propos
par Jean-Pierre Criqui
Un critique, on le sait, est le plus souvent quelqu’un qui s’éduque lui-même en public. Les textes qui composent ce livre, pour certains quelque peu retouchés ou augmentés depuis leur publication originale, portent ainsi, à n’en pas douter, la marque du moment où ils ont été écrits. Idéalement, ils aspirent cependant à être lus comme autant de chapitres d’un essai sur l’art des quatre dernières décennies. Essai incomplet, inachevé ou inachevable, mais où se laisserait sentir quelque chose de l’extrême diversité du domaine envisagé, partant de sa richesse et de sa complexité. Le titre en est emprunté à Robert Smithson, qui désignait par là l’expérience propre au spectateur de cinéma. Il m’a semblé que l’expression pouvait s’appliquer à la rencontre avec nombre d’œuvres évoquées ici, de Piero Manzoni à Gabriel Orozco, quelle que soit l’insistance qu’elles mettent à transformer ce vide entre l’art et la vie, dans lequel Rauschenberg, en une formule devenue célèbre, avait dit vouloir agir. Par goût du décentrement, mais aussi afin de rappeler combien le cinéma participe pleinement de l’art contemporain (qu’il ne cesse par ailleurs de hanter), j’ai placé parmi cet ensemble quelques pages consacrées à un film de Jean Eustache, où le monde entier paraît s’être construit autour d’un trou pratiqué au bas d’une porte.
Paris, janvier 2002
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Desclée de Brouwer)
L’auteur
Jean-Pierre Criqui (né en 1958), historien de l’art et critique, est depuis 1994 rédacteur en chef des Cahiers du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou). Il a publié de nombreux textes sur l’art de la deuxième moitié du XXe siècle, organisé des expositions et dirigé divers ouvrages collectifs ou catalogues. Il collabore régulièrement au magazine américain Artforum.