Niklas Goldbach, Patrick Bernier & Olive Martin, Marie Bouts et Till Roeskens, Neil Beloufa
Un Territoire sans carte
Après «Trafic de Légendes» qui s’intéressait aux déplacements et migrations de la forme documentaire vers le régime de la fable, après «Un envoûtement de l’Histoire», qui mettait en jeu «l’Histoire vivante», le dernier mouvement de cette exposition qui questionne le régime colonial au présent se propose d’arpenter «Un Territoire sans carte».
Repenser le monde, c’est immanquablement repenser ses représentations. «Un Territoire sans carte» explore la recomposition de cartes où sont mis en partage des savoirs issus de plusieurs sociétés. Cartes sensibles, elles nomment des usages plus qu’elles ne tracent des frontières, et relient des époques et suivent des intuitions, sur le modèle du rhizome ou des liens hypertextes. L’espace comme le temps s’en trouvent troublés, et c’est une nouvelle science-fiction qui entre en scène ici.
Ce dernier mouvement de l’exposition propose au centre de son espace, une «interzone» (L’Interzone est un pays fictionnel situé en Afrique du Nord, n’apparaissant sur aucune carte, sorti de l’imagination de William S. Burroughs dans son livre Le Festin nu).
Cette interzone est un documentaire, et se conçoit comme un lieu dynamique où s’entremêlent et s’enroulent toutes les notions et toutes les questions mises en jeu par l’ensemble des mouvements de l’exposition.
L’Interzone grève, met en abîme le statut de l’exposition. Dans la logique inventive et migratoire qu’impose cette dynamique, le public est invité à alimenter cet espace avec des images, des livres, des documents et à déployer la spirale des «Nouveaux Mondes et des Anciens».