Un réseau translucide

Prue Lang
Un réseau translucide

Le premier de nos besoins est le fait de se nourrir; alimenté, le corps est à même de transformer l’énergie absorbée, pour devenir lui‐même une source d’énergie.
Du fait de regain d’énergie, le corps, et ici celui du danseur, serait il en mesure de produire une performance énergétiquement autonome?
Plus important, l’énergie physique du performeur pourrait elle également servir à produire la lumière et le son?

Ce projet visionnaire que Prue Lang se propose d’amener les questions et les défis relatifs au climat sur scène, tout en créant le premier spectacle de danse autonome qui fonctionne à 100% sur sa propre énergie. Une enquête sur l’activité humaine en tant qu’énergie renouvelable et source d’énergie, le projet vise à repenser les relations entre le corps et l’écologie.

Un système chorégraphique a été créé, similaire à une structure de jeu, qui se déroule de manière cyclique. Chaque cycle intègre l’évolution des interprètes qui produisent la lumière et le son de la structure spatiale qui est, elle, en transformation constante. Une attention particulière est accordée aux qualités et au fonctionnement particuliers de chaque costume, car ils définissent un langage chorégraphique spécifique à chaque danseur. Tandis que l’interprète construit un chemin à travers l’écriture chorégraphique, l’ensemble du réseau devient petit à petit évident.

L’écriture chorégraphique est à la fois définie et portée par les éléments technologiques et elle évolue de manière indissociable avec eux, ce qui mène à un langage chorégraphique innovant, fait de challenges et de contraintes constructives.
Deux ingénieurs-concepteurs, Charles Goyard et Amanda Parkes/MIT Media lab, se sont associés à ce projet.
Ingénieurs spécialisés dans les démarches de développement durable et de l’innovation, ils ont imaginé des systèmes qui transforment l’énergie produite par les danseurs pour déclencher la lumière et le son requis par la présentation publique de ce projet. Leurs recherches ont mené à un corpus uniforme au sein duquel l’écriture chorégraphique, la création lumière et son ainsi que la scénographie existent ensemble de manière unitaire et autonome. La conception de ces outils a su épouser et porter la qualité fort complexe de la danse pour ainsi installer sans heurts un dialogue fluide entre la technologie et le corps.