Communiqué de presse
Pablo Garcia
Un pingouin dans la forêt Lacandone
Les «façades» sont des manifestations légères et éphémères conçues spécifiquement par les artistes pour la façade et les vitrines de l’association Aperto. Ces manifestations ont pour objectif de faire sortir l’art du cadre strict du lieu d’exposition, de «l’afficher» dans la rue, disponible au regard de tout un chacun.
Pablo Garcia, jeune artiste montpelliérain, travaille, entre autres médiums, la sérigraphie selon des procédures peu orthodoxes et sur des supports aussi variés que les murs, les plaques de verre ou d’acier. Ses dispositifs ont souvent pour objectif de révéler ou, au contraire, de détériorer des images choisies pour avoir un lien fort avec des événements historiques ciblés.
Images d’archives et clichés de «restitution» sont associés à des matériaux ou des supports dont l’utilisation nous rend la lecture mal aisée: la vitre et ses reflets, le miroir et ses abîmes, la corrosion de l’acier… Le trouble visuel est volontairement doublé et redoublé et questionne notre capacité à regarder l’image en face.
Ayant travaillé sur des retranscriptions graphiques de lieux liés à la mémoire de la déportation, il a récemment abordé de façon factuelle, frontale, sous l’angle du constat, le problème des camps de rétentions.
C’est l’articulation de l’événement à sa trace, à la permanence, à l’effacement ou à la résurgence de celle-ci que Pablo Garcia traque. Son travail prend en compte le temps comme facteur décisif des procédures qu’il met en oeuvre et pour l’occasion l’acier et l’acide seront ses outils.
Cette façade est l’opportunité pour ce plasticien utopiste de mettre en place une nouvelle optique de travail et ainsi de vérifier la persistance des images insurrectionnelles dans l’univers collectif.