Dave Saint-Pierre
Un peu de tendresse bordel de merde !
— Direction artistique et chorégraphie : Dave St-Pierre
— Interprétation : Eugénie Beaudry, Geneviève Bélanger, Emmanuelle Beaudoin-Bourassa, Enrica Boucher, Luc Boissoneault, Julie Carrier, Karina Champoux, Francis Ducharme, Renaud Lacelle-Bourdon, Véronique Lavallée, Alexis Lefebvre, Sarah Lefebvre, Simon-Xavier Lefebvre, Camille Loiselle-D’Aragon, Gabriel Lessard, Julie Perron, Eve Pressault-Chalifoux, Aude Rioland, Eric Robidoux, Marie-Eve Quilicot, Patrick Simard, Emmanuel Schwartz
— Lumières : Alexandre Pilon-Guay
S’il n’est pas facile d’éprouver l’amour, il semble plus facile de le danser : c’est ce qui frappe d’emblée dans Un peu de tendresse bordel de merde ! Cette jubilation à bouger sur scène, ensemble, séparément ; cette envie de prendre chaque spectateur à témoin de la simple « joie à être », du plaisir d’avoir un corps et de le faire fonctionner. Ici, le désir de partage va d’ailleurs si loin qu’un moment du spectacle se déroule hors du plateau, dans les travées de la salle, avec et même sur le public. Qu’une bande de garçons et de filles, nus comme la vérité, s’invitent ainsi à entrer dans la danse avec les spectateurs n’est pas seulement un élément de provocation, voire un sujet d’inquiétude, c’est aussi et surtout le signe d’une irrépressible soif de communiquer, d’entrer en contact, de toucher l’autre. Voilà le sujet de Dave St-Pierre : la quête d’amour, à la fois désespérée et pleine d’espoir.
Depuis sa création, Un peu de tendresse bordel de merde ! a provoqué de nombreuses réactions, généralement enthousiastes, parfois indignées. Les premières témoignent d’une expérience partagée avec cette vingtaine de danseurs généreux qui offrent sur scène (et en dehors) leur énergie communicative ; les secondes reprennent toujours la même antienne : « Mais ce n’est pas de la danse ! » Si, c’est bien de la danse, avec certains passages hautement techniques et beaucoup de fulgurances. Un travail de plateau d’autant plus impressionnant qu’il est très collectif et finalement assez fortement narratif, la troupe et ses machines célibataires étant menées par une maîtresse de cérémonie qui parle, commente, attire, repousse, mène son monde à la baguette, même si elle a du mal à contenir les grands gaillards à perruque blonde.