André Lanskoy
Un peintre russe à Paris
L’exposition Lanskoy, un peintre russe à Paris présente pour la première fois une rétrospective d’envergure de l’oeuvre d’André Lanskoy dans un musée français. De fait, le musée possède un ensemble d’oeuvres unique et exceptionnel de l’artiste (une soixantaine de peintures figuratives et une dizaine de toiles abstraites), constitué par Roger Dutilleul et Jean Masurel, donateurs de la collection d’art moderne du LaM et mécènes indéfectibles de Lanskoy à partir des années 1920.
À travers plus de 150 oeuvres provenant de diverses collections publiques et privées, l’exposition montre l’oeuvre de Lanskoy dans toute sa diversité, en insistant sur la variété des supports: peintures, gouaches, papiers découpés et collés, ainsi que livres, tissus, tapisseries et mosaïques.
Lanksoy, l’autodidacte
Andrei Michailovitch Lanskoy, né en 1902 à Moscou, arrive à Paris en 1921. Autodidacte, il ne cesse de peindre, demande conseil à Michel Larionov et commence à exposer très rapidement, principalement en compagnie des artistes originaires de Russie ou d’Europe centrale, comme Marc Chagall, Jean Pougny, ou encore Chaïm Soutine. Il admire alors le travail du Douanier Rousseau et peint d’une façon très spontanée des scènes de la vie quotidienne aux couleurs vives.
À partir de 1937, stimulé notamment par l’oeuvre de Vassily Kandinsky, il développe une peinture abstraite et colorée qui connaît un certain succès. Artiste phare de la galerie Carré dans les années 1950 et 1960, il expose aux États-Unis alors que l’État français commence à lui acheter des oeuvres. Son oeuvre se rapproche de l’abstraction lyrique ou informelle, pratiquée alors plus couramment en France, et trouve d’abord des échos dans les recherches de ses contemporains Léon Zack, Sonia Terk-Delaunay et Serge Charchoune.
Son intérêt non démenti pour la couleur et son engagement total pour la peinture jouent ensuite un rôle important dans la démarche de peintres plus jeunes, en particulier Nicolas de Staël, dont il fut très proche, ainsi que Serge Poliakoff, Youla Chapoval, Pierre Dmitrienko et enfin son élève, Catherine Zoubtchenko.
Un parcours artistique entre figuration et abstraction
L’exposition rend compte des deux temps de l’oeuvre de Lanskoy, la période figurative puis la période abstraite. Une attention particulière est apportée à la phase de transition, à la fin des années 1930 pendant laquelle Lanskoy opère son passage à l’abstraction. Un ensemble inédit de gouaches de petit format illustre de façon très nette cette période d’intense expérimentation. Afin de resituer l’évolution de Lanskoy dans son contexte artistique et historique, ses oeuvres sont régulièrement mises en regard avec celles d’autres peintres russes de l’École de Paris. Ces oeuvres de comparaison sont présentées en fonction de critères historiques ou plastiques: les artistes ayant travaillé ou exposé avec Lanskoy sont privilégiés.