— Éditeur : L’Harmattan, Paris
— Collection : Questions contemporaines
— Année : 2003
— Format : 13,50 x 21,50 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 200
— Langue : français
— ISBN : 2-7475-3661-0
— Prix : 18,30 €
Présentation
par Jacques Renard
Le propos de cet ouvrage est, en tentant de prendre quelque distance avec les évènements, d’aborder avec sérénité les problèmes de fond, et en premier lieu celui-ci : quelle peut-être aujourd’hui la politique de mise en valeur du patrimoine et qu’induit-elle ? Le patrimoine est l’un des éléments qui permettent de définir le rapport à l’histoire d’une société. Il est le ciment de la mémoire collective. Tandis que la mondialisation est à l’œuvre, chacun de nous aspire simultanément à davantage d’universalité et davantage de particularité. Le patrimoine relève de défis communs à tous, tels que l’identité individuelle et nationale, ou encore la consolidation du lien social. À ce titre il peut être le gage du meilleur comme du pire, la source de nouvelles créations et de l’ouverture à l’autre, ou le signe du repli sur soi et de la dérive identitaire. L’enjeu patrimonial est éminemment politique.
Cet ouvrage a aussi d’autres buts. Il est, au-delà du seul patrimoine, d’évoquer l’état des politiques culturelles dans la France de ce vingt-et-unième siècle commençant. De nombreux ouvrages ont été consacrés à ce sujet depuis la création du ministère de la Culture en 1958 sous l’égide d’André Malraux. Lorsque la gauche est arrivée au pouvoir en 1981, un fort élan a été donné à l’action publique grâce à l’impulsion de François Mitterrand et de Jack Lang, et la politique culturelle a été particulièrement mise en exergue. Cependant, les questions de culture ont été plutôt absentes des récents grands rendez-vous électoraux, les élections municipales en 2001, présidentielle et législative en 2002. Le soufflé est retombé. C’est que la politique culturelle de l’État est à présent dans l’impasse, comme si un consensus mou, l’incantation récurrente d’un impératif culturel auquel tous les partis se rallient mais qui en fait n’intéresse plus grand monde, cachait la réalité d’un ministère de la Culture fatigué et désabusé, et de collectivités territoriales exsangues.
L’exception culturelle, la défense du service public, le soutien à la création et au patrimoine : ces principes fondateurs ne sont-ils plus à présent que des paravents commodes pour dissimuler l’épuisement des volontés et l’absence d’idées nouvelles ? Alors, pourquoi et comment peut-on relancer la politique culturelle ?
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions de L’Harmattan)
L’auteur
Jacques Renard a exercé de nombreux postes de responsabilités au ministère de la Culture, notamment directeur de cabinet de Jack Lang. Directeur de l’Administration Générale, directeur général de la Bibliothèque de France, il a été, de mai 2000 à mars 2002, président de Monum, le Centre des monuments nationaux.