Pour Monumenta 2011, Anish Kapoor a choisi le thème du Léviathan, ce monstre marin de la mythologie phénicienne. Les dimensions de son œuvre — 35 m de haut pour 72 000 m3 de «vide» — lui confèrent d’emblée une présence imposante, quasi inhumaine. Parce qu’il n’est pas possible d’embrasser l’œuvre d’un seul regard, celle-ci laisse le public en position de vulnérabilité.
En même temps, il y a en elle quelque chose de très organique et qui rappelle les origines, comme la présence rassurante du ventre maternel. Sans surprise, la couleur est rouge, ou plutôt rouge-noir.
«Cette obscurité, nous la connaissons tous», indique le commissaire de l’exposition Jean de Loisy. «Mais de façon plus large, l’artiste essaie de nous plonger dans une situation psychique qui renvoie à des souvenirs oubliés». Ainsi, il interroge l’«archaïque» ou plus précisément «ce qui s’est passé avant l’arrivée de l’homme et avant sa naissance».
En plus de cette installation, Anish Kapoor a conçu une exposition entièrement virtuelle. Six lieux emblématiques parisiens accueillent quelques unes de ses réalisations imaginaires. L’Hôtel de Ville est habité par une forme de cire modelée par les arches de l’édifice. Le Pont des Arts laisse place à un pont mobile de forme organique. L’esplanade du Champ de Mars est marquée par une profonde cicatrice. Pour découvrir les autres œuvres virtuelles de l’artiste, rendez-vous sur le site UrbanDive.com.
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