ART | SPECTACLE

Un Jour

16 Oct - 18 Oct 2014
Vernissage le 16 Oct 2014

Un jour s’interroge sur les modes de communications entre vivants et morts. A partir d’une scénographie favorisant l’état contemplatif, Massimo Furlan fait varier les différentes manières de voir le fantôme, de le laisser s’approcher et parler: en rêve ou en plein jour, par fragments ou totalement, à travers leurs gestes, leurs voix ou leurs corps, les spectres trouvent sur scène les moyens d’un revivre, d’une quasi résurrection.

Massimo Furlan, Claire de Ribaupierre
Un Jour

Anthropologues, historiens, philosophes s’interrogent aujourd’hui sur les différents modes de conversation que les vivants entretiennent avec les morts, renonçant à affirmer une séparation nette et définitive entre les deux mondes. Les artistes et écrivains ont depuis longtemps mis en scène des formes fantômes qui permettent d’essayer de penser le vivant et le mort dans un même espace, et de relever le défi de «penser à partir du mort». C’est ce que tente de faire Un jour: rendre une perméabilité aux corps et aux apparitions, laisser venir les images, les voix, les corps et les questionner, sous toutes leurs formes. Ne pas les enfermer dans des mots, laisser apparaître des gestes et des mouvements qui disent la séparation, la souffrance, les larmes, le désir de l’autre.

L’iconographie du fantôme est immense, omniprésente: corps évanescents, ombres, luminescences, souffles, traces blanches. S’il est ce qu’on ne voit pas, ce qui échappe mais dont la présence est tout de même révélée, le spectre dispose de tout un éventail de représentations, selon les époques, selon les cultures. Dont la plus simple et la plus canonique est le drap blanc troué pour le regard, celle du gentil fantôme en somme. Le projet de Massimo Furlan et Claire de Ribaupierre, Un jour, pose la question de la croyance en l’invisible, des échanges possibles entre les morts et les vivants, de la porosité de ces deux mondes, des émotions qui s’échangent au-delà de la fin. Sur le plateau, six personnages aux prises avec des réalités macabres ou légères, burlesques ou poétiques, dans une esthétique très performative et complètement hybride. Sans que l’on sache toujours qui est mort, qui est vivant.

Massimo Furlan établit à l’avance un script, des séquences, des enchaînements visuels qu’il dessine pour ensuite les mettre à l’épreuve des répétitions. Il développe souvent ce qu’il appelle des images longues, soit des moments arrêtés qui distinguent son art scénique à la fois du théâtre et du cinéma, qui aspirent le spectateur dans un temps de contemplation et de réception étrange, distendu, troublant. Ici, il s’agit de laisser venir des images, des voix, des corps, sans les figer dans une parole. D’évoquer le lien, la peur, les larmes, la séparation, la souffrance, le cœur, le rêve, l’apparition. Pour se demander si les absents, qui nous hantent au quotidien, nous permettent d’inventer de nouvelles communications, de renouveler nos systèmes de signes?

Mise en scène: Massimo Furlan
Dramaturgie: Claire de Ribaupierre
Assistant à la mise en scène: Laurent Gachoud
Avec: Diane Decker, Anne Delahaye, Pierre-Olivier Dittmar, Massimo Furlan, Sun-Hye Hur, Gianfranco Poddhige, Stéphane Vecchione
Scénographie: Massimo Furlan
Création lumière: Antoine Friderici
Création musique: Stéphane Vecchione
Ingénieur du son: Philippe de Rham
Vidéo: Bastien Genoux
Costumes: Séverine Besson
Maquillage: Julie Monot
Construction du décor: Ateliers Théâtre Vidy-Lausanne / Ingo Groher
Régie générale: Hervé Jabvenneau

En partenariat avec le Centre Culturel Suisse

Informations
Du 16 au 18 octobre 2014
Les jeudi 16 et vendredi 17 octobre 2014 à 20 h
Le samedi 18 octobre 2014 à 19 h
Durée: 1h20

Réservations en ligne ou au 01 43 13 50 50

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