Thierry Fournier
Un geste qui finit pas
« Éprouver le temps présent, mais plus encore tenter de formuler ce qu’il est, serait comme vouloir attraper de ses mains nues un poisson dans l’eau d’une rivière. Nous faisons ici de manière empirique l’expérience (…) d’un espace-temps insoumis, insurgé, instantané et inexistant, dans un rapport extrêmement troublant entre le présent et la présence des corps. »
Les œuvres présentées dans le cadre de l’exposition témoignent de cette démarche : un bassin d’eau retient brièvement les écritures et les dessins des spectateurs, les trajectoires d’un point lumineux éveillent la voix d’une femme qui nous appelle en retour, un projecteur de diapositives cherche sans relâche le point sur une image trouble, un emballage en polystyrène devient un paysage de glace parcouru de séismes sonores…
Transposant les images et les objets du réel, ou créant leurs propres matériaux à partir de dispositifs numériques, ces œuvres qui jouent avec les ambiguïtés de la perception interrogent toujours notre rapport au monde : nos gestes ouvrent une question qui demeure irrésolue.
Artiste plasticien, Thierry Fournier vit et travaille à Paris. Diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon, musicien et compositeur, il aborde les arts visuels à la fin des années 90. En moins de dix ans, il a réalisé plus de quarante œuvres : installations, œuvres interactives, vidéos, photographies, performances, pièces sonores et musicales, dessins, éditions. Ses travaux sont internationalement diffusés : Centre Pompidou, Festival d’Automne, Ménagerie de Verre, FRAC Haute Normandie, La Chartreuse (Centre national des écritures du spectacle), NibelungenMuseum, Techniches Museum Wien, expositions internationales de Aïchi et Saragosse, festivals Next, Synthèse, Rencontres de Carthage… Il prépare actuellement une exposition et une publication collectives de ses travaux de recherche à l’École nationale supérieure d’art de Nancy, ainsi qu’une création cinématographique et scénique, Seul Richard, adaptée de Richard II de W. Shakespeare.
En écho de cette exposition, Lux propose en octobre un rendez-vous consacré aux avant-gardes, et notamment aux recherches sur la cinétique et l’abstraction du cinéma des années vingt.
critique
Un geste qui finit pas