Communiqué de presse
Marc Desgrandchamps
Un État des choses
Après son exposition au centre Pompidou en 2006, au Musée d’art contemporain de Lyon, au musée de l’Abbaye de Sainte-Croix des sables d’Olonne, et le musée d’art contemporain de Strasbourg, Marc Desgrandchamps est invité à réaliser une exposition personnelle sur les 500 m2 des deux niveaux du bâtiment du Creux de l’enfer. L’artiste représente aujourd’hui un repère dans le renouvellement de la peinture figurative, auquel déjà des artistes d’une nouvelle génération se réfèrent. Après s’être inspiré de maîtres académiques, et s’être interrogé lui-même sur la question du tableau dans la modernité, Marc Desgrandchamps est parvenu à la maîtrise d’une peinture d’apparence sereine, et qui renvoie à une forme de conscience grotesque qui lui est personnelle.
L’exposition du Creux de l’enfer comportera une vingtaine de peintures à l’huile, essentiellement sur toiles, souvent grand format, et inédites ou récentes, réparties sur les deux niveaux du bâtiment. La mer, la plage, des arbres, des oiseaux, des ruades de chevaux bien vivants, des ciels bleus estivaux s’imbriquent, se superposent, se délitent de manière récurrente dans cet art. Sur cette représentation archétypale de la nature se glissent, suintent, filtrent pourtant des personnages aux traits évanescents, au comportement banal, en position assise ou marchant, et qui s’affirment moins qu’ils ne s’effacent dans un bonheur sans éclat.
Dans cette dimension d’un naturalisme vert ou sépia sombre, la matière fluide et translucide de la peinture, travaillée à partir de photographies et de documents d’archives, traduit une réalité fragile où le présent se brise sur la nuée existentielle. Les personnages, qu’ils soient au premier plan ou représentés au loin, ainsi que les paysages qui forment le cadre, qu’ils soient de plage ou urbain, passent, s’effacent, et se font immatériels dans une époque actuelle qui ne compte guère. Traité à l’huile ou à la gouache, sur toile ou sur papier, le sujet de la peinture reprend cependant vie dans sa technique picturale incomparable.
Frédéric Bouglé, 2007.