Un coup de don

Carlotta Ikeda, Ko Murobushi
Un coup de don

Pris par le désir de parler de ce qui est au plus profond du butô, deux pointures japonaises de la danse contemporaine plongent leur regard dans l’irreprésentable.

D’un côté, le chorégraphe Ko Murobushi marqué par l’expérience déchirante du film Hiroshima mon amour d’Alain Resnais évoque le rapport de la mémoire collective face aux ruines laissées par l’Enola Gay.

D’un autre côté, la figure tutélaire de Carlotta Ikeda accompagnée de six interprètes contre l’angoisse de ce vide.

Entourés de ténèbres, leurs corps blancs dansent sur les pieds qui ne savent plus se tenir debout, réinvestissent l’éclat du Néant pour rendre saisissable ce qu’est Hiroshima pour ceux qui n’ont pas vécu l’immensité de cet évènement. Poétique de la perte, cette création troublante donne chair à l’inatteignable.

Direction artistique: Carlotta Ikeda
Chorégraphie: Ko Murobushi
Lumières: Eric Blosse
Musique: Alain Mahé
Interprètes: Carlotta Ikeda, Christine Chu, Pierre Darde, Maï Ishiwata, Corention Le Flohic, Olia Lydaki et Emanuela Nelli
Régie générale: Laurent Rieuf
Régie lumière: José Victorien

Repères biographiques
Carlotta Ikeda et Ko Murobushi ont fondé la compagnie Ariadone en 1974.

L’Europe a découvert leur art au début des années 80 avec la tournée de deux œuvres fondatrices dont Ko Murobushi signe la chorégraphie: Zarathoustra et Utt, solo interprété par Carlotta Ikeda.

La dernière pièce qu’ils ont signé ensemble Haru No Saïten: Un Sacre du Printemps est créée à Paris en janvier 1999 au Théâtre de la Bastille. Elle a connu un succès international jusqu’à sa dernière représentation à Monaco en décembre 2009.

Parallèlement, Carlotta Ikeda et Ko Murobushi, chacun de leur côté, tirent le fil de leur œuvre. À l’origine se trouve le Butô. Se retrouver en 2012 et créer ensemble une nouvelle pièce, c’est pour eux l’occasion de continuer à écrire les pages de ce mouvement artistique.