Par Emma Crayssac
Trois semaines après l’annonce, le 13 janvier à Nîmes, de l’installation d’un Conseil pour la création artistique le Président de la République a présenté, lundi 2 février, à l’Elysée, les douze membres bénévoles ayant la mission de changer la culture après «des décennies de mauvaises habitudes» .
L’ensemble est très homogène, onze hommes, tous issus du milieu des institutions et la quarantaine largement dépassée pour la plupart. La seule exception est Dominique Hervieu, chorégraphe mais elle siège seulement sous le titre de directrice du Théâtre Chaillot.
Autre constat qui s’impose donc, aucun artiste dans ce Conseil de la création artistique. Quelques uns avait pourtant été contactés, le plasticien Christian Boltanski et le cinéaste Abdellatif Kechiche entre autres. Tous ont refusé, alors finalement Marin Karmitz s’interroge, «leur place est-elle dans un tel conseil?» (Le Monde, 3 fév. 2009).Â
Effectivement, un Conseil de la création artistique doit pouvoir fonctionner sans artiste ni créateur.
Marin Karmitz a néanmoins déclaré à l’AFP que son but était «d’écouter les créateurs, de faire un bilan dans tous les secteurs de la création».
Et parce que le chef de l’Etat veut que « ça bouge,…, que ça change» (discours du Président, le 2 fév.2009), Marin Karmitz promet de lancer d’ici deux mois cinq projets pilotes.
Même si ce Conseil de la création artistique ne se considère pas comme l’ennemi du ministère de la Culture, la ministre en poste, Christine Albanel, a peut-être du souci à se faire. Elle ne sera d’ailleurs plus co-présidente de cette Commission mais seulement membre.
Pour le cinquantième anniversaire de son ministère, la ministre pourra-t-elle suivre les directives présidentielles et «donner un coup de pied dans la fourmilière»? (discours du Président, le 2 fév.2009)