ÉCHOS
12 Nov 2009

Un Centre Pompidou mobile à partager entre régions

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Dans l’optique plus large d’une décentralisation de ses collections, le Centre Pompidou lance en 2010 le projet d’un musée mobile pour « amener l’art dans les territoires mal irrigués par l’offre culturelle ».

Lors d’une conférence de presse, le 5 novembre 2009, Alain Séban, président du Centre Pompidou, a annoncé que sera lancée en 2010 un Musée mobile afin d’«amener l’art dans les territoires mal irrigués par l’offre culturelle».

Cette institution itinérante, conçue par l’architecte Patrick Bouchain, se présentera sous la forme de modules géométriques (vivement colorées à l’extérieur, neutres à l’intérieur) qui englobent une surface totale de 1 000 m2 (espaces d’accueil et d’exposition).
Sa construction est prévue pour la fin 2010 — si le Centre trouve les fonds nécessaires pour ce projet au coût de 3 millions d’euros.

Les œuvres seront exposées dans des vitrines de verre afin de bénéficier de conditions thermiques optimales et d’une sécurité indispensable. Le public visé est celui qui ne fréquente habituellement pas les lieux de l’art: l’entrée sera gratuite et les expositions animées par des comédiens locaux qui faciliteront l’accès aux œuvres.

Le «Pompidou mobile» séjournera durant un an dans une même région où il se déplacera successivement dans trois lieux différents. Dotant ainsi d’une structure d’exposition temporaire les zones dépourvues d’offres conséquentes en arts visuels, il sera à la charge des collectivités locales qui devront débourser la somme considérable de 300 000 euros pour chaque étape.

La première exposition, consacrée au thème de la couleur, se composera d’œuvres déjà choisies de très grands maîtres de l’art moderne: Picasso, Braque, Matisse, Léger, Calder, Soulages…

Si les spectateurs ne viennent pas au musée, ça sera donc au musée de venir à eux. Le Musée mobile est un nouveau moyen de décentraliser la collection du Musée national d’art moderne, une autre moyen est la première antenne du Centre Pompidou, à Metz, qui doit ouvrir au printemps 2010.

Quel est le sens de cette démarche? Démocratiser l’accès à l’art? C’est louable, mais peut probable si l’on garde à l’esprit le coût de l’opération. Les collectivités capables de débourser 300 000 euros sont-elles vraiment les plus «mal irriguées par l’offre culturelle» ?

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