ART | EXPO

Un battement se déplace en spirale

15 Nov - 17 Jan 2015
Vernissage le 15 Nov 2014

En deux ou trois dimensions, les artistes réunis dans cette exposition questionnent la forme et son rapport à l’espace et au temps. Ils utilisent la trace ou le hors cadre, manipulent le médium et assemblent les formes, dans un rapport au réel qu’ils captent par allusion, sublimé dans la matière.

Jesus Alberto Benitez, Marie Lancelin, Gyan Panchal, Diogo Pimentao, Samuel Richardot, Anne-Lise Seusse, Mathilde du Sordet, Maxime Thieffine
Un battement se déplace en spirale

Le corps se déplace dans l’espace, le corps se dépose dans l’espace.
Les déplacements de l’artiste quasi chorégraphiques, les arrangements avec les objets, se déposent sur la toile et parfois veulent bien laisser une trace. Les Å“uvres de Samuel Richardot emmènent avec elles cette relation au corps et à l’espace, comme dans ses papiers graissés très organiques.

L’espace apparaît parfois en hors-champ, comme dans les photographies d’Anne-Lise Seusse qui nous laissent imaginer et agrandir le cadre en-dehors de la prise de vue. On peut deviner l’artiste bien ancrée dans un espace qui n’apparaîtra pas tout entier dans la prise de vue, mais qui transparaît en filigrane dans l’image.

Le temps est enregistré, le temps est élastique.
Le papier photosensible utilisé comme support donne aux dessins de Jesus Alberto Benitez une teinte en perpétuelle et infime évolution. Les scotchs, encres et peintures qui y sont apposés marquent le temps d’un élan qui ne paraît pas fini, les gestes francs et parfois ténus semblent s’étirer au-delà même du format de l’Å“uvre.

Différents temps, différents lieux et différentes œuvres se superposent afin de donner une nouvelle image. Diogo Pimentao élabore ainsi dans sa photographie une nouvelle sculpture fantasmée, comme si elle avait toujours existé. Ces interférences en viennent aussi à se matérialiser en sculptures de papier et graphite.

La forme glisse, la forme se fait langage.
Un mouvement est enregistré, qui semble pouvoir encore glisser vers un autre mouvement. Maxime Thieffine déplace des objets et images sur la vitre d’un scanner, les formes trouvent leur place et restent néanmoins continuellement ouvertes à de nouveaux assemblages, à de nouvelles lectures.

Images à la limite d’être mécaniques, des formes et des actions se révèlent, disparaissent puis réapparaissent lors de l’impression. Marie Lancelin réalise des photogrammes de gestes sculpturaux en faisant évoluer dans l’espace matériaux, mains et visages, composant ainsi un scénario de formes.

La matière est ouverte, la matière est sans début sans fin.
Une tentative d’effacement ou de retournement de l’objet, d’épuisement de la matière peut-être, apporte une dynamique aux Å“uvres de Gyan Panchal. Une règle de maçon sans fin, enduite, est la fois bel et bien présente et semble se soustraire au visible. En faisant mieux apparaître la substance dont elle est faite.

Des lettres en plomb sont photocopiées, filmées, photographiées, je tourne autour du sujet en réalisant des allées et venues dans des formes et matériaux hétérogènes. Comme dans mes sculptures, les gestes et les regards s’amoncellent et s’inscrivent dans la matière.

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