Ettore Sottsass
Un architecte dans l’atelier. Ettore Sottsass
Dans le parcours d’Ettore Sottsass, le travail dans l’atelier en dialogue avec des maîtres artisans, a toujours occupé un espace privilégié. Ettore Sottsass n’a eu de cesse d’avoir recours à des matériaux naturels comme le verre et la céramique, les confrontant parfois à des matières moins nobles.
En 1993, il est invité à imaginer des formes à Sèvres. Débute alors ses premières expériences avec la porcelaine: il dessine une série remarquée de 14 vases aux couleurs subtiles, à laquelle il confère des prénoms féminins célèbres (Lolita, Juliette, Laure…). Cet ensemble est complété par un surtout, entièrement blanc et or.
Après ce premier dialogue fructueux avec les ateliers de Sèvres, une nouvelle collaboration est engagée en 2005, grâce au galeriste et ami d’Ettore Sottsass, Ernest Mourmans. Un nouvel atelier entre en jeu, celui du Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques. Une série de vases et de coupes aux références orientalistes et aux titres tziganes (Cozek, Rababah, Ederceszi…) est issue de cette rencontre entre les deux matériaux et ateliers.
Au Cirva, Ettore Sottsass revient à de multiples reprises. De 1998 jusqu’à sa mort en 2007, il propose des séries de dessins pour le verre, matériau qu’il affectionne depuis longtemps.
Ettore Sottsass accorde dans ces séries une attention particulière à la couleur, à la transparence et à l’opacité, ainsi qu’aux recherches formelles; ainsi composé, chacun des objets se pose comme une petite architecture qui trouve son espace autonome. Quatre séries sont réalisées: huit premiers vases (1998/1999), les séries Lingam et Xiangzheng (1999/2004) et la série Kachinas (2006/2010).
On retient particulièrement le vase Diane, dont le socle structuré et cylindrique, imposant et ironique, composé de trois élèment et deux de couleurs, s’articule avec une coupe à la gravité sollenelle, rouge et dorée, fine et élégante. Diane est une pièce complexe, hybride, dont on ressent tant la force que la vulnérabilité, et qui détient en elle même les principes de la démarche et des questionnements d’Ettore Sottsasss.