L’exposition « Ulla von Brandenburg » au Palais de Tokyo dévoile des sculptures, installations, films et performances spécialement réalisés pour l’occasion par l’artiste allemande. Celle-ci a conçu un projet total et évolutif représentatif de son travail qui emprunte à la fois au monde du théâtre, à l’histoire des arts et de l’architecture, à la littérature, à la psychanalyse, à l’ésotérisme et aux traditions populaires pour analyser la construction de nos structures sociales.
Ulla von Brandenburg : sculptures, installations, films et performances au Palais de Tokyo
Les tissus, supports récurrents dans la pratique d’Ulla von Brandenburg jouent encore un rôle déterminant dans cette exposition où le public est invité à pénétrer dans les œuvres en franchissant leurs seuils matérialisés par de larges pans de tissus. La vaste installation qui accueille le visiteur évoque des dispositifs photographiques à travers des rideaux peints dont le centre est percé d’un grand cercle. D’entrée, il faut ainsi traverser un quatrième mur pour atteindre l’exposition. Cette immersion dans le tissu et la couleur souligne sa capacité à évoquer un univers, qu’il soit factice ou réel.
Une exposition immersive et évolutive conçue par Ulla von Brandenburg
Puis une très grande installation textile poursuit l’exploration chère à Ulla von Brandenburg du rapport à l’image, de la construction d’un cadre de représentation et de l’engagement du corps. Des tissus colorés tirés d’anciennes œuvres de l’artiste forment cinq environnements différents, doté chacun d’une fonction ou d’une temporalité comme l’habitat, l’action, la nuit et le rituel. Pendant toute la durée de l’exposition, cinq danseurs investiront chaque samedi ces espaces pour les construire et les déconstruire en manipulant des œuvres-accessoires qui y sont présentées.
Ulla von Brandenburg s’inspire des conventions et de l’imaginaire du théâtre
Le film présenté au centre de l’exposition a été réalisé au Théâtre du Peuple de Bussang dans les Vosges, un théâtre populaire et humaniste dont Ulla von Brandenburg fait le cadre d’une sorte d’ethnologie fantasmagorique par laquelle elle actualise les notions du populaire et de la communauté. La dernière partie de l’exposition, une installation labyrinthique dans laquelle des pans de tissus bleus se font les écrans de projections de films tournés sous l’eau, adopte une dimension plus onirique et évoque à la fois une disparition de l’humain et une plongée dans son inconscient.