AGENDA / PHOTO
Guillaume Herbaut
Ukraine, de Tchernobyl à la guerre
Co-fondateur du Collectif l’OEil Public devenu une agence de photographie, Guillaume Herbaut porte son regard dans ces régions du monde où l’Histoire a laissé des stigmates profondes. Une histoire dont le photographe veut questionner les symboles et la mémoire. C’est manifeste dans l’exposition «Ukraine, de Tchernobyl à la Guerre», ce pays et la catastrophe qui l’asphyxie encore ont marqué Guillaume Herbaut. Ce journaliste ici souhaité bouleverser les codes habituels de ses reportages et à interroger son métier.
En s’ancrant véritablement dans le quotidien de l’Ukraine, Guillaume Herbaut a quitté la forme du photojournalisme en noir et blanc pour une photographie documentaire en couleur. Il a aussi proscrit toute anecdote pour le projet «Ukraine, de Tchernobyl à la Guerre » qui regarde en face un pays aux nombreux coins de nature où l’on ne peut plus flâner sur l’herbe ou mâcher une brindille.
L’exposition «Ukraine, de Tchernobyl à la Guerre» égrène des prises de vue frontales des gens et des choses qui agissent comme une expression directe et sobre de ce qu’éprouve ce pays blessé, où les décors murmurent ça et là leur plainte. Le parc des cheminots de Kotovsk apparaît sur une photographie prise par Guillaume Herbaut en 2013. La brume et les arbres dénudés créent une ambiance crépusculaire qui s’accorde à la statue décapitée d’un Lénine en marche et dont, paradoxalement, la tête absente s’inscrit dans une auréole de lumière que l’on dirait travaillée. L’image mélange les signes d’un mausolée au passé et d’un avenir brutalement figé. À la même période, un cliché montre Sacha Shevchenko, 23 ans, gracieuse jeune femme blonde debout dans un décor de neige. Elle arbore une couronne de fleurs à la manière des Femen et porte au bout de son bras une pancarte: en noir et en majuscules le mot «WAR». La photographie rythmée de noir et de blanc a ceci de déroutant qu’elle porte une revendication au sein d’un environnement comme inerte. La jeune femme est seule. Elle, sa pancarte baissée et son regard excédé. Au loin, la silhouette d’une statue aux bras levés a l’air d’un fantôme.
Vernissage
Mercredi 4 mai 2016, 16h.
Informations
26, quai Aspirant Herber
34200 Sète
Exposition réalisée en partenariat avec l’association CéTà VOIR à Sète, dans le cadre du Rendez-vous photographique ImageSingulières.