UIP 27

Joachim Hamou
UIP27

L’artiste et metteur en scène suédois Joachim Hamou, qui a longtemps vécu à Copenhague avant de s’installer à Paris, présente une fiction documentaire d’anticipation, UIP 27, supposée se dérouler en 2027. Alors que UIP est l’abréviation de « United Israël Palestine », le projet aborde effectivement les enjeux du conflit israélo-palestinien de façon à la fois fictionnelle, participative et performative. En cela, le film constitue l’aboutissement et la résolution imagée d’un projet mené pendant plus de deux ans.

UIP 27 décrit la résolution fictive du conflit imposé à Israël et la Palestine par la nouvelle puissance occupante que sont les Nations Unies en 2027. Sous leur égide, un tribunal international est créé pour gérer les conflits, suivant la constitution de la nouvelle entité UIP. Les enjeux que soulèvent les questions de territoire, d’organisation, de patries, de propriété et d’héritage sont ainsi observés du point de vue juridique. En cela, UIP 27 suit le déroulement du procès en réclamation fictif opposant un Israélien à une famille palestinienne. Il s’agit alors de produire un récit nuancé sur l’un des conflits les plus complexes et controversés de notre époque, sur la base d’un dialogue interdisciplinaire entre invités, acteurs et public.

Si divers aspects du conflit israélo-palestinien sont dépliés et interrogés d’un point de vue fictionnel et plastique, sans doute faut-il insister sur la nécessité qu’a l’artiste de poser une série de débats publics, c’est-à-dire de produire un échange intervenant dans une réalité concrète, celle de notre quotidien ou des espaces qui généralement ne sont pas dévolus à l’art. Joachim Hamou en effet nourrit et crédibilise son travail en se rendant visible et en favorisant une interaction avec divers lieux, en œuvrant au sein de structures collectives ou en intervenant à travers les médias de communication comme la presse ou la radio. Ce rapport au réel est mis en relief par un récit qui a contrario se déroule dans un futur proche mais hypothétique, ce qui en définitive permet de situer son travail dans un intervalle qui dissocie réalité fantasmée et utopie, intervention sociale et projet artistique.

Vernissage
le 26 septembre