Présentation
Directrice de la publication : Gwénola Ménou
Semaines n°10
Extrait de «Des additions virtuoses», par Pierre Giquel, à propos de l’exposition de Simon Artignan au musée de La Roche-sur-Yon
«Souvent l’artiste « contemporain » recherche les confrontations avec des œuvres du passé, fussent-elles proches. Souvent encore cette cohabitation se vit sous le mode de la distance, de l’écart. Le musée, qui est le lieu ordinaire de ces liaisons parfois dangereuses, est aussi le garant d’une mobilité du regard que l’on peut porter sur les œuvres. En invitant Simon Artignan à une « carte blanche », le musée de La Roche-sur-Yon opte sans retenue pour des rencontres aux qualités contradictoires, douces et fatales à la fois. L’ »artiste-commissaire », comme il aime se nommer, aura ainsi choisi dans la collection un certain nombre de photographies qu’il présente en résonance active avec ses propres œuvres, ou créant au travers de scénographies audacieuses des environnements aux vives promesses. Les œuvres conviées à réapparaître sont comme mises en abyme, si glorieuses soient-elles elles se dotent d’une vie nouvelle, elles perdent leur statut d’œuvres muséifiées pour redevenir le temps d’une exposition des prétextes ou des signaux, des éléments d’une grammaire plus ample et complexe, des additions virtuoses.
Le titre de l’exposition situe l’enjeu au niveau d’une question qui ne trouve pas son aboutissement. La question reste en suspens, à nous donc de prolonger par nos mots ce début interrogatif. Si la valeur des choses…. fragment d’apesanteur, permet d’aborder sous un mode exploratoire les mouvements d’un récit qui aime se jouer des cadres, des temps, des certitudes et de leurs contraires, des atomisations et des densités, des beautés et des dangers.»