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Twenty-six days

25 Sep - 01 Nov 2014
Vernissage le 25 Sep 2014

En avril dernier, Franck Gérard est parti 26 jours en Californie, choisissant de privilégier la marche. Chaque jour, il racontera son périple sur Facebook. Il donne sa vision de la «West Coast» à travers un corpus de photographies prises lors de ce séjour. Une expérience qui témoigne à quel point le réel, «la rue», les paysages, s’emparent du photographe.

Franck Gérard
Twenty-six days

Depuis plus de quinze ans, Franck Gérard construit une œuvre appelée à grandir au jour le jour, nommée En l’état, 13 juillet 1999-Aujourd’hui. Ne se séparant jamais de son outil, l’appareil photographique, il enregistre ce qu’il voit, ce qui le trouble ou le touche. Il amasse des images et fabrique ainsi sa propre encyclopédie en inventant des mots, un langage.

L’artiste donne ici à voir des fragments de ce corpus qui s’épaissit au fur et à mesure du temps. Ainsi, il est devenu un mont(r)eur d’images; images qui se révèlent par strates sensorielles, temporelles, sémantiques, affectives, contemplatives… En ce sens, c’est tout d’abord l’obsession qui prime dans ce travail presque sans fin, excepté sa propre mort puisque c’est elle-même, sous la forme d’un grave accident, qui l’a conduit à le faire naître.

En avril dernier, Franck Gérard est parti en Californie, privilégiant la marche, dans la capitale mondiale automobile. Il lui était nécessaire de se frotter à la civilisation de l’image; celle des clichés aussi, tout comme de nombreux artistes l’ont fait. San Francisco, le désert aux alentours de Palm Springs mais surtout los Angeles. A travers les icônes du cinéma Hollywoodien, de la musique ou encore de la littérature, chacun a construit sa propre vision, phantasme souvent grandiloquent, de la «West Coast».

Dès son arrivée, Franck Gérard s’est mis à écrire, à raconter ses journées chaque soir et à poster cela sur la plateforme Facebook à l’instar d’un blog. En effet, il lui arrive toutes sortes de petites anecdotes au sein de la rue; même si cela est souvent lié à ses images, ces «histoires» sont un ressenti où il explore sa manière d’être face au monde.

C’est un peu le principe du «hors-cadre», mais un «hors-cadre» temporel et «situationniste», ce qui se passe avant et après l’image par exemple, ce qui n’est pas forcément exprimable par la photographie.

Ainsi, très vite, le photographe a été beaucoup lu à travers Facebook et cela l’a conduit à tenir les 26 jours de son périple. Même au bord de l’épuisement, après 8 ou 10 heures de marche sous le soleil de Californie, son journal devait prendre forme chaque soir.

Cette expérience, proche du direct, tend à démontrer à quel point le réel, «la rue», les paysages s’emparent du photographe lorsqu’il dérive, intellectuellement et physiquement au sein de ces espaces, porté par sa vision, ses pensées, ses rencontres, tel un chien fou et errant, un poète sans attache, déporté par le vent.

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