Pierre Tilman
«Tu vois»
Après avoir suivi des études littéraires classiques, Pierre Tilman fonde en 1968 la revue Chorus. Il y côtoie Jacques Monory, Ben, Robert Filliou, Jean-Pierre Raynaud, Gérard Fromanger, Christian Boltanski et Annette Messager. ll publie des recueils de poèmes, La Flûte de Marcus en 1968 et L’Esclavage n’a pas été aboli en 1970 chez l’éditeur Guy Chambelland. Il travaille ensuite pour les éditions Galilée et dirige la galerie Larcos.
Dès les années 2000, l’édition de recueils et la participation à des revues littéraires ne lui suffit plus. Il décide de donner une dimension matérielle à l’écriture, au langage et aux images: les mots sortent du format du livre pour aller dans l’espace réel, celui des murs et de la rue. Des supports et médiums variés sont utilisés tels que la photographie et la vidéo.
Aujourd’hui l’exposition «Tu vois» exhibe son écriture de manière à la fois fragile et comique: des brindilles supportent des mots saccadés aux lettres colorées et explosives. Une espèce de confrontation éclectique entre minimalisme et Pop art. Ce choix des matériaux n’est pas sans rapport avec le sens de ses poésies qui allient l’ordinaire et l’extraordinaire, la banalité et la brutalité. Les expressions du commun, les mots apparemment sans importance, sont tordus pour interpeller le spectateur. Mais jamais Pierre Tilman ne cherche à délivrer un message. Au contraire, son expression modeste donne à l’ordinaire un caractère énigmatique.
Amoureux des mots, des sons et des formes, il pense son Å“uvre comme un grand jeu de combinaisons multiples. En lisant ses poèmes en public, il donne une nouvelle existence à ses productions qui deviennent des performances, un art de l’éphémère.
critique
Tu vois