ART | CRITIQUE

Triades

PDelphine Maurant
@06 Juin 2003

Technique particulière de peinture à l’encaustique pour incarner la force physique et symbolique des architectures du pouvoir religieux, culturel et économique. Réflexion sur les relations entre la peinture et la photographie.

Les nouvelles peintures en grands formats marquent une nouvelle étape dans le travail de Philippe Cognée qui choisit l’architecture comme thème principal, plus précisément les architectures de pouvoir. Le centre Georges Pompidou, le Guggenheim de Bilbao, la Banque HSBC de Hong Kong ou la basilique Saint-Pierre de Rome sont les sujets architecturaux et symboliques d’une analyse très personnelle sur la vision, le regard que l’on peut porter sur une image.

Travaillant à partir de vidéos photographiées sur le moniteur puis ré-assemblées, Philippe Cognée peint selon une formule très précise à l’encaustique : de la cire d’abeille mélangée à des pigments et recouverte d’un film plastique que l’artiste repasse au fer chaud. C’est cette technique qui lui permet d’atteindre « l’effet peau » de la peinture : l’annulation des contours des formes, la suggestivité de la matière.

L’architecture fait depuis de nombreuses années partie des préoccupations de l’artiste attaché à l’approche visuelle des paysages urbains, et à l’image qu’en donne l’appareil photographique.
Dans la nouvelle série, les masses des bâtiments occupent la totalité de l’espace du tableau, tels des portraits. Le choix du sujet est directement lié au traitement à la cire qui permet de rendre l’aspect modulaire des bâtiments, d’envisager leurs différentes parties en plan et non en volume jusqu’à tendre à l’abstraction. Ainsi voilée d’une surface glacée, l’architecture passe du volume figé à investir avec le corps à une idée, une trace, une empreinte, imposant une distance entre l’image et le regardeur.

Philippe Cognée retient des photographies, matière première de ce travail, leur ambiguïté: la perception trouble, l’abolition du sujet, les croisements de perspectives, la ré-articulation des plans.
Il poursuit sa réflexion sur les relation entre la peinture et la photographie, sur la mise à distance du sujet que celle-ci opère, sur la suggestion du mouvement dans l’image fixe, et sur la peinture qui « fait » image. En outre, il figure la force physique et symbolique des architectures du pouvoir religieux, culturel et économique.

Philippe Cognée
— Hong Kong, 2002. Peinture à la cire sur toile. 230 x 170 cm.

Petite Salle :
— Hong Kong Amalgame II, 2003. Peinture à la cire sur toile. 176 x 78 cm.
— Le Caire destructuré II, 2002-2003. Peinture à la cire sur toile. 130 x 162 cm.
— Hong-Kong. Deux Tours, 2003. Peinture à la cire sur toile. 230 x 170 cm. 90
— Le Caire destructuré III, 2002-2003. Peinture à la cire sur toile. 130 x 162 cm.

Grande Salle :
— Beaubourg, 2003. Peinture à la cire sur toile. Triptyque : 200 x 469 cm.
— Amalgame, 2003. Peinture à la cire sur toile. 100 x 100 cm.
— Bilbao, 2003. Peinture à la cire sur toile. Triptyque : 200 x 469 cm.
— Amalgame, 2003. Peinture à la cire sur toile. 100 x 100 cm. 07
— Rome, 2003. Peinture à la cire sur toile. Triptyque : 200 x 469 cm.
— Hong Kong Amalgame I, 2003. Peinture à la cire sur toile. 114 x 126 cm.
— Deux Tours au Caire, 2003. Peinture à la cire sur toile. 204,50 x 130 cm.

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