Manuela Ribeiro
Très à table
Manuela Ribeiro aborde toujours ses différentes thématiques en construisant à la fois une Å“uvre personnelle, une Å“uvre collective, et des travaux composés et glanés au fil d’ateliers. Utilisant les éléments de l’histoire de chacun, elle met en exergue les symboles qui habitent notre quotidien en relation avec les objets textiles et, peu à peu, la photographie qui accompagnait depuis toujours son travail de manière documentaire, devient aussi support de réalisation.
Cette exposition présente ainsi une installation photographique issue d’une année de travail et de réflexion, au cours de laquelle Manuela Ribeiro a convié des femmes et des hommes à participer à ses ateliers, et à venir broder avec elle un objet du quotidien. Un objet que tous et toutes étaient certains de posséder: un torchon.
De ces rencontres, qu’elle a voulues informelles et décontractées, autour d’une table, ont éclos des questionnements portant sur le partage, la place et le rôle de la femme dans nos sociétés, l’être et le paraître, le chemin, l’erreur et le pardon. L’artiste s’en est nourri pour construire une Å“uvre librement inspirée de La Dernière Cène, peinte par Léonard de Vinci en 1498.
«La table et ses attributs, notamment textiles, font appel à tous les sens et cristallisent dans nos mémoires les moments marquants de notre existence. Elle est le symbole d’une culture, et porte les marques de nos différences et de ce qui nous rassemble.»
Seuls trois personnages centraux sont visibles. Les traces substantielles de la participation au repas sont évoquées de façon parcimonieuse et symbolique.
Cette interprétation épurée et résolument contemporaine est associée à une installation, et mise en vis à vis d’une série photographique «épreuves», où l’on redécouvre la simplicité de gestuelles symboliques.
Etre très à table relève à la fois du partage et de la sublimation. L’exposition dans son ensemble propose un parcours où nous entrons dans une relation intime entre sacré et profane. L’objet photographique est travaillé avec un rapport majestueux au temps et donne tout le relief aux différentes strates d’un récit qui se vit en déambulant dans l’espace.