Pierre Daniel, Yann Gerstberger, Guillaume Linard-Osorio
Travaux en cours
Cette exposition annonce de futures expositions monographiques pour l’année 2013-2014 de Pierre Daniel, Yann Gerstberger et Guillaume Linard-Osorio.
S’il fallait définir le lien qui unit ces artistes, au delà de leur appropriation de matériaux pauvres, ce serait une force de proposition sculpturale qui réunit une certaine poétique, du grec «poiei» «créer, faire». Ce serait également un polymorphisme qui viendrait briser la famille sculpture, peinture, dessin, car ils conçoivent une œuvre indépendamment des catégories de genre. Si par formation ils proviennent du volume et des préoccupations spatiales, aucun ne s’y enferme.
Pierre Daniel
L’Å“uvre de Pierre Daniel est multiple: des sculptures, des magazines poncés, des dessins. Elle se fonde sur les écrits qui évoquent une vision crue de l’homme et du corps, ainsi qu’une certaine mélancolie, tels ceux de Jean Genet ou de Sylvia Plath. Ce travail sensible et rigoureux étonne par l’utilisation des matières qui se dévoilent matériaux et par la délicatesse des Å“uvres réalisées non exemptes de violence.
Yann Gerstberger
Dans ses tapisseries, composées à partir de serpillières et de pigments, Yann Gerstberger s’inspire de techniques traditionnelles mexicaines mais aussi des arts primitifs. Il transforme alors ces éléments à priori pauvres en de magnifiques tableaux colorés, évoquant à la fois Guston et Matisse. Avec des matériaux qu’il trouve, l’artiste nous propose aussi des sculptures exotiques et tropicales, aux références multi culturelles. Des pratiques parfois proches du ready made ou de l’objet trouvé parcourent également son travail par une appropriation d’éléments disparates et leur combinaison.
Guillaume Linard-Osorio
Une grille de fer à béton, une feuille de BA13, un sac de ciment, de la poudre à tracer, de l’argile, du calcaire: autant d’objets qui interpellent Guillaume Linard-Osorio. Ces objets «choses», objets outils, objets matériaux attendent de servir ou d’être affectés pour prendre pleinement leur sens. Les matériaux issus du bâtiment sont l’essence du travail de l’artiste. Il s’attache à leur transformation et surtout à leur vocabulaire silencieux et à leur visibilité alors que par principe ils disparaissent dans la finalité de la construction.
La démarche de Guillaume Linard-Osorio s’appuie sur une remise en question des notions de projet et de chantier où les choses physiques ont alors un certain degré d’abstraction, où le réel est mis en déroute.
Cette exposition sera l’occasion d’une confrontation des travaux des artistes, non pas dans un duel fratricide, mais comme les éléments d’une histoire en cours. La diversité des propositions est issue d’une vision proche de l’art contemporain où paillettes et grand spectacle sont laissés entre d’autres mains pour se centrer sur une pensée construite et incisive.