Dominique Boivin
Transports exceptionnels
Est-ce un fantasme d’enfant? Est-ce l’idée de se retrouver, après toutes ces années, avec sa grue de gamin?
Par son gigantisme, la machine crée une tension avec le corps du danseur.
C’est aussi une rencontre inattendue, un duo entre fer et chair.
Dominique Boivin utilise le bras de la pelleteuse pour sa fonctionnalité et sa dynamique, mais aussi comme un bras humain qui prend, repousse ou cajole!
La rotation de la machine est un mouvement ample, spectaculaire mais il peut aussi évoquer un manège.
Le godet, dont la fonction est de gratter, de forer, de transporter et de déverser, offre une extension poétique: une main qui porte, qui élève et qui protège.
Si parfois il s’imagine la machine comme un être humain rude et imparfait — à l’image de Boris Karlof dans Frankenstein — Dominique Boivin tente également de toucher au merveilleux, au vertige du rêve de La Belle et la Bête.
Une machine, dans sa puissance, son élégance et sa beauté peut aussi bien évoquer les travaux d’Hercule que le monde industriel peint par Fernand Léger.
La pelleteuse et le danseur?
Un début d’opéra, un chant lyrique et onirique quasi universel qui pourrait nous faire rappeler l’ode amoureuse d’un Roméo pour sa Juliette.