Communiqué de presse
Gavin Perry
Transmitting live from Mars
Customiser
Prononciation: Ky.sto.mi.ze
Fonction: Verbe transitif, 1er groupe
Emprunt de l’anglais customize, derive de custom
Date: 1923
Anglicisme, personnaliser un objet en y ajoutant des accessoires.
Au sujet de cette nouvele expostion, Gavin Perry déclare:
«Customiser est un acte subversif qui s’oppose radicalement aux efforts déployés par chacune des civilisations dominantes dans le but d’homogénéiser sa culture. Ce désir d’exprimer sa propre identité se traduit dans notre société chez de nombreuses personnes par le souhait de modifier des objets fabriqués en série de manière radicale et souvent violente.
Tout un tas de choses et d’objets, que ce soit des voitures, des meubles ou même des vêtements, peuvent et ont été customisés par rapport à leurs formes originelles. Dans tous les cas, les objets fabriqués en série ont été modifiés par leurs propriétaires afin de répondre à des exigences esthétiques, utilitaires ou autre. Mon intérêt pour ce phénoméne réside sur la relation entre le “customiseur” et l’objet customisé, et plus particulièrement sur l’obsession d’une personne à s’investir dans l’acte de modification. Je produis des tableaux et des sculptures qui sont réalisés en utilisant des matières premières et de techniques industrielles. Je travaille avec la même approche méthodique qu’utilisent les customiseurs de voitures, sans relâche, afin d’obtenir une surface lisse et créer ainsi des pieces d’un seul tenant. En m’imposant ces régles, je conserve une certaine loyauté envers le monde ouvrier dans lequel j’ai grandi tout en interrogeant les notions de jugement, de classe et de goût.
Ce nouvel ensemble d’œuvres est le fruit de recherches sur la customisation des voitures dans la sous-culture américaine. Le Tuning a une longue histoire aux Etats-Unis ; des surfeurs de Californie du Sud, aux magnats du rap de New York; aucune dépense n’est épargnée afin de transformer une banale automobile utilitaire en fétiche. Au début, les transformations des véhicules étaient inspirées par diverses sources : Low RiderMagazine, les jouets Hot Wheels ou encore les modèles Hotrods. Alors que les techniques ont progressé, les images se sont diversifiées, et ce, sans être limitées aux références de l’histoire de l’art ou aux motifs psychédéliques.
Tout au long de ces recherches, j’ai continué à utiliser et insérer des matières industrielles dans la réalisation de mes oeuvres. Récemment je me suis intéressé aux concepts ainsi qu’aux notions de communication et plus particulièrement au phénomène linguistique « Emetteur/Récepteur ». C’est ce concept que j’ai décidé de travailler pour ma première exposition parisienne. J’ai réalisé ainsi que mon travail et mes recherches artistiques récentes reposent sur cette notion tel élément fondamental.
Chaque couche de matière répond à la précédente. Certaines couches de matière se comportent en opposition directe à leurs précédentes, alors que quelques fois d’autres peuvent les imiter. Dans tous les cas la strate précédente détermine la prochaine. J’ai développé cette notion sur l’ensemble des pièces, ainsi une oeuvre peut être créée en couleur tandis que l’autre sera totalement noire. Je souhaite explorer jusqu’où le dialogue entre les œuvres peut être étendu physiquement et conceptuellement.»
critique
Transmitting Live from Mars