Transformation

L’exposition « Transformation » présente au Grand Palais l’installation vidéo éponyme créée par l’une des principales artistes contemporaines kazakhes, Almagul Menlibayeva.

Une installation vidéo qui explore l’histoire et la modernité du Kazakhstan

L’installation, inédite, a été réalisée spécialement pour prendre place dans le salon d’honneur du Grand Palais. L’œuvre sur mesure sera donc éphémère. Tout l’espace de la salle, d’un volume imposant (1200 m2 et presque dix-sept mètres de hauteur) est occupé par l’œuvre d’Almagul Menlibayeva.

Une sélection d’œuvres antérieures d’Almagul Menlibayeva nourrit cette nouvelle installation. L’installation Kurchatov 22, créée en 2013, avait pour sujet les nombreux essais nucléaires qui ont été effectués de 1949 à 1991dans la ville kazakhe de Kurchatov, alors que ce qui forme aujourd’hui le Kazakhstan était encore une partie de l’Empire soviétique. Almagul Menlibayeva propose aujourd’hui une réactualisation de cette œuvre à travers un nouveau montage de l’installation qui réunit deux vidéos réalisées pour l’exposition.

Almagul Menlibayeva signe une œuvre à la portée uiverselle sur la transformation d’une société

Avec la vidéo Tokamak, filmée en 2016, on suit le retour d’Almagul Menlibayeva sur les lieux de l’œuvre initiale, la ville de Kurchatov, où a été installé un nouveau réacteur nucléaire. Ce dispositif nucléaire de la dernière génération utilise un système de fusion ultra sophistiqué qui, bien que désormais destiné à un usage civil, évoque inévitablement le passé militaire de la région.

L’œuvre Astana s’approprie le nom de la ville qui forme depuis 1991 la nouvelle capitale du Kazakhstan. A travers l’architecture futuriste de cette ville emblématique du vingt-et-unième siècle, qui a été construite en quelques années seulement sur une steppe auparavant déserte, Almagul Menlibayeva explore les modes de mutation d’une société et d’un paysage.

Les œuvres sont associées en une installation immersive qui les projette par de multiples écrans. Ainsi, elles s’opposent, se croisent, s’interpellent et se répondent au rythme d’un montage sonore synchronisé. Le dispositif comporte également un tapis dont le motif a été imaginé par Almagul Menlibayeva et qui constitue une version contemporaine du plus ancestral médium créatif du Kazakhstan. L’installation à la portée universelle met en perspective tradition et modernité, architecture et nature, l’histoire et les transformations d’une société.