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Tracés

17 Mar - 25 Avr 2009
Vernissage le 17 Mar 2009

Le dessin est autant ordre de la volonté de la détermination et du désir, que de celui de la trace, de la ligne et du trait. Les dessins rassemblés ici se proposent donc d’éclairer la pratique du dessin, des balbutiements de la ligne à l’oeuvre finie.

Michel Alexis, Dominique Angel, Jérémy Laffon, Jérémy Liron, Joël Riff, Eric Rondepierre, Michaële-Andréa Schatt et Wilson Trouvé
Tracés

La galerie Isabelle Gounod présente du 14 mars au 25 avril 2009, les « tracés », lignes, contours… dessins et desseins, de Michel Alexis, Dominique Angel, Jérémy Laffon, Jérémy Liron, Joël Riff, Eric Rondepierre, Michaële-Andréa Schatt et Wilson Trouvé.

Dessiner signifie tout aussi bien former le projet que tracer les contours, désigner. Le dessin est autant ordre de la volonté de la détermination et du désir que de celui de la trace, de la ligne et du trait. C’est ce geste incisif qui guidera la lecture des oeuvres présentées, indépendantes et témoignant cependant toutes d’une volonté d’enregistrer par la trace ce qui aurait pu ne jamais exister. Extraire un visage de l’obscurité photographique. Faire surgir un projet d’une surface de papier. Recueillir des « paysages » sur un matériau des plus communs…

Le dessin, quelque soit le médium par lequel il apparaît, porte en sa pratique cette part d’irréductible. Griffer l’obscurité pour envisager une image ou marquer le papier pour formaliser une idée, c’est toujours certifier par l’ajout ou le retrait de matière d’un appétit volontaire à signifier par sa trace une existence.

Pour Michel Alexis la surface de la toile, du papier pourrait être celle d’une sorte de cahier géant, sur lesquels il noterait au quotidien ses humeurs, ses émotions, traçant des lignes d’un geste ample, signes, incisions, rassemblant des fragments, restituant ainsi les bribes d’un alphabet, de mots qu’il essaie d’assembler en phrases, en « Epigrammes ».

Les dessins de Dominique Angel sont les dessins préparatoires d’une oeuvre unique à laquelle il travaille dorénavant et qu’il intitule « Pièce supplémentaire », les « pièces manquantes » dans chacun des moyens d’expression qu’il utilise, sculpture, installation, photographie, vidéo, écriture.

Conçue en Chine, l’installation murale de Jérémy Laffon, Plantations de Paysages (Chinoiseries) prend son origine dans le désir de l’artiste de s’approprier la pratique de l’encre, fortement présente dans la culture chinoise. Ainsi, encre et papier (gobelets en carton) sont ici seuls matériaux et porte en soi le principe d’une expérience acquise par patience et répétition, comme le reflet d’une certaine idée de la maîtrise : « L’idée d’un objet résultant de la négligence du peintre (laissant l’encre s’évaporer au fond de ses pots) m’intéressait particulièrement, tout comme celle d’utiliser un matériau aussi commun et sans valeur qu’un gobelet en carton, faisant de l’oeuvre finale un objet « précieusement minable ». Évoluant selon un certain rythme de production, le processus offre une infinité de rendus possibles sans qu’aucun de ces « paysages » ne soit jamais identique à l’autre.

Jérémy Liron observe le paysage et ses ruptures, celles de l’architecture : Il se pourrait qu’un immeuble ne soit qu’un point culminant dans notre pratique des périphéries, maintenu dans le mouvement et le bruit par la dimension, la disposition spéciale, l’évidence essentielle de sa silhouette. Entre vision documentaire et journal intime, la peinture surgit, revisite le paysage pour s’en éloigner peu à peu et laisser place à ce qu’il vit comme un « road movie ».

Joël Riff : 250 expositions par mois. Voilà la fréquence qui conditionne le quotidien d’un regardeur qui tient à donner forme à l’art d’être spectateur. Au travers de différentes propositions, de la chronique journalistique aux installations artistiques, l’engagement défendu est celui d’une opiniâtre curiosité.

Les « Doubliners » d’Eric Rondepierre, sont une série de croquis rapides réalisés d’après les photos de Dublinois prises dans la rue de la capitale irlandaise. Ces dessins sont ensuite photographiés, inversés en négatif, mixés avec une image couleur divisée en deux. C’est un travail qui essaie d’articuler la « mécanique » de la reproduction (d’où le titre emprunté à Joyce, légèrement infléchi) et la spontanéité du geste.

Michaële-Andréa Schatt poursuit avec « Les Vagabondes », suite de peintures (laque blanche et encre de chine) réalisées sur des macules d’imprimerie, sa recherche sur le vêtement comme seconde peau, comme représentation de la trace évanouie des corps où le vêtement ici, est tour à tour corset ou « enveloppe-mue-dépouille ».

Chez Wilson Trouvé, tout se passe donc comme si le pouvoir de la matière à se répandre, déborder, couler, s’infiltrer, devait être tenu, discipliné parle jeu des lignes droites, ou… que de la discipline imposée devait jaillir la violence contenue. Devant une première présence souvent dépouillée et linéaire, les oeuvres de Wilson Trouvé désignent obstinément à notre regard des zones de débordement et d’excès. Puis, la stabilité est toujours mise à mal par un geste qui la défigure. Les lignes dégoulinent, bavent. La régularité qui de loin était si nette, est trouée, devient laiteuse, liquoreuse, spongieuse, crémeuse, huileuse…

Vernissage
Mardi 17 mars à partir de 18h.

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