Delphine Deguislage
Toute-puissante
Le travail de Delphine Deguislage est pluridisciplinaire dans la forme. Il y a sans doute une obsession ou une crainte de l’ennui qui la pousse à un renouvellement permanent des matériaux et des techniques. Elle attache beaucoup d’importance à la fabrication des objets qu’elle crée à la main avec patience et minutie. Aujourd’hui elle joue au menuisier, à la couturière ou au peintre en bâtiment, demain, elle fait des moulages et manipule de la résine, après-demain elle est graphiste.
Delphine Deguislage aime penser que si une catastrophe planétaire devait arriver, elle serait capable de construire un abri, de coudre des vêtements, de partir à la chasse et de cultiver. Les questions de survie et d’autonomie, la préoccupent particulièrement. Dans le fond, elle s’intéresse au domestique, à l’étouffement, au corps, au désir, à la sexualité, au refoulement, aux rapports sociaux issus de la sphère familiale, à l’intimité, à la construction-déconstruction de la personnalité et à la femme.
Cela se traduit intuitivement par un processus qui réside dans le fait de trouver des solutions plastiques à l’aide de matériaux peu coûteux et généralement achetés dans tous les magasins qui ne concernent pas les fournitures artistiques. Ce rapport aux matériaux encre sa pratique dans le quotidien.
Les objets et images qu’elle fabrique par associations successives sont autonomes mais toujours assemblés en regard de l’espace d’exposition et selon une configuration qui tisse des liens sémantiques et esthétiques.